Face à l'augmentation de la demande d'adoptions, des chercheurs s'inquiètent des risques encourus par les chats brachycéphales
Une étude récemment publiée révèle un autre des risques liés à l’élevage de chats brachycéphales. Il était déjà établi que ces derniers souffraient davantage de troubles respiratoires, mais leur particularité leur vaudrait également d’importantes difficultés sur le plan de la communication.
Au fil des générations et des sélections, des éleveurs de chats ont privilégié des caractéristiques physiques bien spécifiques, comme une face ronde et plate, de grands yeux ou encore des oreilles courtes chez certaines races. C’est ce que l’on retrouve notamment chez l’Exotic ou le Persan.
Ces préférences répondent souvent à une recherche de traits « enfantins », rendant ces animaux plus attendrissants aux yeux des humains. Toutefois, cela est source de problèmes pour ces mêmes chats.
Des chats plus « mignons », mais leur santé en pâtit
On sait, par exemple, que la brachycéphalie est associée à des difficultés respiratoires chez les chats concernés. C’est aussi le cas chez les chiens brachycéphales, comme le Pékinois ou le Carlin. Museau court, voies aériennes rétrécies et orbites peu profondes les caractérisent. Autant d’attributs qui en font des animaux vulnérables face à la chaleur.
Il n’y a pas que la santé qui suscite la préoccupation chez certains spécialistes vis-à-vis des chats à face plate. Une étude, dont les conclusions ont été publiées le 21 décembre dernier dans la revue Frontiers in Veterinary Science, montre que ces félins sont aussi pénalisés dans leur manière de communiquer avec les humains.
L’étude en question avait été menée par des chercheurs de la Nottingham Trent University (Grande-Bretagne), de l’Université de Lincoln (Grande-Bretagne) et de l’Université d’Etat de Sao Paulo au Brésil, comme le rapporte The Conversation.
Les expressions faciales des chats modifiées, leur compréhension altérée
Ce qui est affecté principalement, ce sont les expressions faciales des chats, dont on connaît l’importance dans leurs échanges avec leurs maîtres. Ces derniers peuvent y lire la douleur, la frustration, la colère ou encore la peur. Quand elles sont altérées, comme c’est le cas chez les chats aux particularités physiques exagérées du fait des sélections, les sentiments et sensations de l’animal deviennent plus difficiles à détecter.
Les auteurs de l’étude ont analysé les photos de près de 2000 visages de chats. Ils ont constaté que les animaux brachycéphales avaient tendance à afficher davantage d’expressions apparentées à la douleur, même s’ils ne la ressentaient pas. Une observation qu’ils ont faite surtout chez les chats de race Scottish Fold, reconnaissables non seulement à leur crâne arrondi et leur nez court, mais aussi à leurs petites oreilles repliées vers l’avant.
Ne pas pouvoir déchiffrer les expressions faciales de son chat et, de manière générale, ses éléments de langage corporel, est tout à fait problématique. On est ainsi privé d’un moyen de comprendre son animal de compagnie, de réagir en cas de douleur ou de mal-être, mais aussi de répondre convenablement à ses besoins.
Par Alexandre Dieu
Rédacteur en chef
Passionné d’écriture, des réseaux sociaux (et bien évidemment des animaux), Alexandre Dieu est le rédacteur en chef de Woopets. Diplômé d’un Master Métiers de la rédaction, il travaille en harmonie avec 2 vétérinaires, une éducatrice canine, un journaliste et 2 rédacteurs spécialisés mobilisés pour Woopets.
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