Les eaux anglaises empoisonnées par le traitement anti-puce de nos animaux de compagnie ? Les pesticides découverts inquiètent les scientifiques

Les auteurs d’une étude récemment publiée s’inquiètent de l’impact environnemental de certains composés chimiques présents dans la plupart des traitements anti-puces des chiens et chats. L’analyse de milliers d’échantillons prélevés sur des fleuves britanniques révèle que leurs eaux comportent ces agents nocifs à des teneurs préoccupantes.

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Les auteurs d’une étude réalisée à l’Université du Sussex, en Angleterre, demandent que des alternatives aux traitements anti-puces classiques pour animaux de compagnies soient mises en places, car ces produits sont en train d’affecter les écosystèmes fluviaux.

Dirigés par Rosemary Perkins, ces travaux ont été publiés le 7 novembre dernier dans la revue Science of the Total Environment. Les chercheurs ont analysé 4000 échantillons prélevés dans 20 fleuves et rivières entre 2016 et 2018 en Angleterre. Ils ont découvert du Fipronil, actif employé dans la plupart des traitements anti-puces pour chiens et chats, dans 99% de ces prélèvements.

Surtout, ce produit est présent dans ces eaux à des teneurs qui sont 5 à 38% supérieures à la limite de sécurité sanitaire. Une donnée décrite comme « extrêmement préoccupante » par les auteurs de cette étude, comme le rapporte The Guardian.

« Le Fipronil est l’un des produits antipuces les plus couramment utilisés. Des études récentes ont démontré que, en se dégradant, il donnait lieu à des composés plus toxiques pour la plupart des insectes que le Fipronil lui-même », s’inquiète Rosemary Perkins.

Les insectes affectés, ce sont aussi les poissons et les oiseaux qui s’en nourrissent, qui le sont à leur tour par la suite. Ainsi, c’est un pan entier de la faune et de la flore vivant dans et autour des cours d’eau qui s’en voit impacté.

Les composés nocifs en question se retrouvent dans les fleuves et rivières soit directement lorsque les chiens s’y baignent, soit lorsque les eaux d’évacuation, comprenant celles de leurs bains pris à la maison, s’y déversent (ce sont les shampoings antipuces qui sont concernés dans ce cas-ci).

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Le professeur Dave Goulson, qui a également pris part à ces recherches, précise que ces agents « sont très puissants » même à faible concentration. D’après lui, un seul traitement à l’imidaclopride – autre produit insecticide anti-puce – pour un chien de taille moyenne contient suffisamment de pesticides pour tuer 60 millions d’abeilles.

En conclusion, les scientifiques demandent un renforcement de la réglementation concernant l’utilisation des traitements antipuces pour chiens et chats. Ils réclament notamment de rendre l’ordonnance obligatoire pour leur délivrance et d’imposer l’évaluation du risque environnemental avant leur mise sur le marché.

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