L'hyperthyroïdie chez le chat
L’hyperthyroïdie féline concerne majoritairement les chats âgés. Ses symptômes se déclarent à des degrés très variés selon l’animal, qui peut d’ailleurs ne pas en présenter du tout bien qu’étant atteint. Plusieurs types de traitement existent.
Chez le chat, la glande thyroïde se trouve au niveau des premiers anneaux trachéaux. Elle est l’un des éléments constitutifs de l’appareil endocrinien du félin, avec l’hypophyse, le pancréas ou encore les glandes surrénales. C’est cette glande endocrine qui sécrète les hormones thyroïdiennes T3 (triiodothyronine) et T4 (thyroxine), qui régulent le métabolisme de base et la température corporelle du chat. Elles jouent également un rôle crucial chez le chaton, puisqu’elles interviennent dans le développement des os long et du cerveau.
On parle d’hyperthyroïdie féline lorsque l’on constate une augmentation de la production d’hormones par cette glande thyroïde.
Les causes de l’hyperthyroïdie chez le chat
Dans la grande majorité des cas, ce phénomène est provoqué par une hyperplasie (prolifération excessive de cellules normales et augmentation du volume) bénigne de la thyroïde. Beaucoup plus rarement, elle est due à un cancer de la thyroïde.
Chez le chat senior, l’hyperthyroïdie féline est la pathologie endocrinienne la plus courante. C’est une affection très fréquente : elle touche près de 10 % des chats âgés. La moyenne d’âge des chats atteints d’hyperthyroïdie est de 13 ans.
Il n’existe pas de prédisposition de sexe ou de race pour l’hyperthyroïdie.
Les symptômes observés chez le chat sujet à l’hyperthyroïdie
Lorsqu’un chat est atteint d’hyperthyroïdie, il peut soit manifester des symptômes plus ou moins évidents, soit n’en présenter aucun. Seul un examen approfondi (examens sanguins notamment) permet alors de confirmer la maladie.
Les signes cliniques couramment constatés en cas d’hyperthyroïdie féline sont liés aux rôles des hormones thyroïdiennes, dont la quantité est augmentée. Ainsi, on remarque une augmentation notable de l’appétit, des envies fréquentes de boire, une augmentation du volume des urines, des vomissements, de la diarrhée et des modifications comportementales ; le chat peut devenir hyperactif, stressé, voire agressif. Il peut également perdre du poids.
Diagnostic de l’hyperthyroïdie féline
Le vétérinaire suspectant une hyperthyroïdie chez le chat va effectuer une série d’examens à la recherche d’indices variés. Il peut notamment continuer d’explorer cette piste en relevant des anomalies cardiaques, comme un souffle cardiaque, un bruit anormal ou une tachycardie.
Plusieurs analyses de sang sont nécessaires pour mettre en évidence une augmentation de l’hormone T4. Une échographie peut également être demandée dans le but d’observer et d’évaluer les lésions de la glande thyroïde.
L’hyperthyroïdie féline est aussi parfois découverte à l’issue du bilan sanguin annuel effectué par le vétérinaire, alors que le chat ne manifestait aucun symptôme. Cela permet alors de la prendre en charge précocement et donc d’augmenter l’espérance de vie de l’animal.
Les différentes possibilités de traitement en cas d’hyperthyroïdie du chat
Il existe plusieurs formes de traitement de l’hyperthyroïdie féline. Le choix dépend de plusieurs facteurs : l’âge du chat (l’état de son fonctionnement rénal surtout), la nature et l’intensité des signes cliniques manifestés, ainsi que les conclusions des analyses sanguines.
On cite généralement trois types de traitements, dont deux définitifs. Un volet alimentaire est également souvent abordé, avec un régime pauvre en iode.
La radiothérapie fait partie des solutions définitives. Elle comporte toutefois deux grands inconvénients : son coût élevé et la nécessité de garder le chat dans la clinique de radiothérapie pendant 15 jours. Elle consiste en l’administration, par intraveineuse, d’iode radioactif. En général, son efficacité élevée (95% des cas) est constatée sous trois mois environ.
Autre traitement définitif, l’intervention chirurgicale qu’est la thyroïdectomie est moins onéreuse que la radiothérapie. Elle ne peut toutefois être réalisée que sur un chat ne souffrant pas de trouble rénal. L’opération consiste à retirer les deux lobes thyroïdiens. Elle comporte néanmoins des risques, puisqu’elle peut donner lieu au problème inverse, à savoir l’hypothyroïdie. Elle est également susceptible de provoquer une hypoparathyroïdie, qui correspond à l’insuffisance de parathormone. Il s’agit d’une hormone contrôlant le métabolisme phospho-calcique.
Enfin, l’hyperthyroïdie féline peut être traitée par méthimazole, un antithyroïdien de synthèse commercialisé en France sous le nom de Félimazole. C’est une solution nettement moins chère que les deux premières. Elle est efficace rapidement et comporte moins d’effets secondaires d’ordre hépatique. En revanche, elle peut entraîner démangeaisons et abattement chez un chat traité sur 10. Par ailleurs, un tel traitement nécessite un suivi régulier et la prise quotidienne, voire biquotidienne, de comprimés.