Adopté dans un refuge, un chien a aujourd'hui pour mission d'aider au recensement d'une sous-espèce de loup sur un archipel quasi désert

Sa vie au refuge est bien loin derrière. Depuis des années, Barley arpente les paysages les plus fascinants et les plus reculés pour apporter sa contribution à la sauvegarde d’espèces sauvages. Ce chien et sa maîtresse ont récemment suivi les traces d’une variété de loup endémique d’une partie de l’Alaska et du Canada.

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Kayla Fratt et son chien Barley forment un duo de choc. Le Berger Australien avait été adopté dans un refuge avant de révéler ses talents de traqueur d’animaux sauvages.

Le quadrupède a passé l’été 2024 à repérer les crottes de loups sur l’île du Prince-de-Galles, en Alaska. Il ne s’agit pas de n’importe quel loup, mais d’une sous-espèce appelée loup de l’archipel Alexandre (Canis lupus ligoni) que l’on ne rencontre que dans le sud de l’Alaska (Etats-Unis) et la Colombie-Britannique (Canada), d’après KRBD.

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Jack Darrell / KRBD

Une expertise mise au service de la faune sauvage

Kayla Fratt est éducatrice canin et doctorante à l’Université d'État de l'Oregon. Avant de se rendre en Alaska, elle et Barley avaient participé au recensement d’autres espèces animales. Le chien s’était ainsi lancé sur les pistes de jaguars au Guatemala, ainsi que d’oiseaux et de chauves-souris dans des parcs éoliens du Midwest américain, dans le but de réduire le nombre de volatiles tués par les pales des éoliennes.

C’est cette expertise qui a amené l’agence gouvernementale chargée de la conservation de la faune sauvage en Alaska (Alaska Department of Fish and Game) à faire appel aux services de Barley et sa maîtresse pour les recherches concernant le loup de l’archipel Alexandre.

Outre sa population exacte et sa répartition dans cette région en grande partie inhabitée, l’espèce garde encore bien des secrets, dont les déplacements de ses individus d’une île à l’autre. « Nous savons que les loups nagent entre ces îles », explique, en effet Kayla Fratt. Elle et les autres scientifiques souhaitent disposer d’éléments concrets permettant d’en savoir plus à ce sujet, et Barley constitue un atout de taille pour ce travail titanesque.

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Jack Darrell / KRBD

Le recours à la chasse aux crottes de loups menée par le Berger Australien est une technique plus fiable que celles employées jusqu’ici. L’une d’elles consiste à analyser l’ADN trouvé sur des touffes de poils laissés par les canidés sauvages en se frottant contre des planches enduites d’une substance odorante et déposées par les scientifiques. Contrairement à ces prélèvements pileux, obtenus via des comportements que tous les loups n’ont pas forcément (la plupart des femelles adultes ne le font pas), les déjections permettent d’étudier une partie bien plus vaste et plus représentative de la population.

Bientôt la retraite

Quand Barley renifle une piste, ses mouvements changent radicalement ; il devient beaucoup plus concentré et marche lentement et quasiment sur le côté, un peu comme un crabe, en direction des excréments repérés.

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C’est un travail exigeant, surtout sur le plan physique. Sa propriétaire le sait parfaitement et respecte ses temps de repos et son bien-être. Le chien a d’ailleurs droit à un traitement digne d’un athlète de haut niveau ; massages tous les soirs, séances de yoga canin, suivi vétérinaire assuré par un spécialiste en sports canins et alimentation spécifique, riche en protéines et en huile de poisson (pour ses articulations).

A 10 ans, Barley fait figure de vétéran. Il est le premier chien de l’organisation que Kayla Fratt et 2 autres éducateurs canins ont fondée sous le nom de K9 Conservationists. Il est d’ailleurs tout près de la retraite. En fait, cette mission en Alaska est très probablement sa dernière

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