Ce regard coupable que vous adresse votre chien venant de faire une bêtise n'en est pas un

On a souvent tendance à assimiler les comportements et attitudes canins à ceux propres à l'humain. C'est notamment le cas lorsque l'on pense qu'un chien regarde son maître d'un air coupable après avoir commis une bêtise. Or, il semblerait que ce ne soit pas du tout le cas, si l'on en croit les conclusions d'une étude publiée en 2009 dans la revue Behavioral Processes.

Elle a été réalisée par une équipe de scientifiques dirigée par Alexandra Horowitz, docteure en sciences cognitives, spécialiste de la psychologie animale et auteure de "Dans la peau d'un chien" (2011).

Les chercheurs ont analysé les comportements de 14 chiens qui ont été soumis, avec leurs maîtres respectifs, à une série de tests. Il a été question, entre autres, d'un exercice ayant consisté pour chaque propriétaire à montrer un friandise à son animal, puis à la poser par terre en lui adressant un "non" clair et ferme, avant de quitter la pièce, y laissant le quadrupède seul avec une personne participant à l'expérience. Cette dernière devait ensuite soit emporter la friandise, soit la donner au chien.

Peu après, le maître revenait et la personne lui disait ce que le canidé avait fait ou lui livrait un récit contraire à ce qui s'était réellement passé. Le maître du chien le grondait ensuite en constatant la disparition de la friandise (que le chien l'ait mangée ou que le participant l'ait emportée). Mais si le propriétaire estimait que l'animal avait eu un bon comportement, il le félicitait.

Alexandra Horowitz et ses collègues ont visionné les séquences ainsi enregistrées pour étudier les postures des 14 chiens, se concentrant sur les signes de prétendue culpabilité : regard fuyant, position couchée, sur le dos, évitement, queue rabaissée, etc. Les chercheurs ont ainsi constaté que les attitudes des chiens n'étaient pas influencées par le fait d'avoir consommé ou non la friandise. Ils en ont conclu que c'était la réprimande par le maître et/ou la crainte qu'elle survienne qui suscitaient chez l'animal cet air abattu.

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