Covid-19 : Les vétérinaires inquiets face à la lenteur de la mise en place des chiens renifleurs en France pour détecter le virus

Les chiens formés pour détecter les cas de covid-19 sont déployés dans plus d’un pays, notamment dans les aéroports. En France, ce n’est pas encore le cas, alors que des canidés ont déjà fait la démonstration de leur efficacité. Le professeur Grandjean a, une nouvelle fois, fait part de son incompréhension face à cette situation.

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Les Emirats Arabes Unis et la Finlande font partie des pays où les chiens renifleurs de Covid-19 sont déjà à pied d’œuvre. Pour rappel, ces quadrupèdes ont été entraînés à sentir des prélèvements de sueur effectués sur des passagers. Ils sont capables de « marquer un positif lorsque le virus est actif dans l’organisme », et ce, « que la personne soit symptomatique ou asymptomatique », d’après les propos de Dominique Grandjean recueillis par FranceInfo.

Professeur à l’école vétérinaire de Maisons-Alfort, il est à la tête du programme Nosaïs, basé donc sur l’emploi des chiens dans la détection des cas de Covid-19. Le mois dernier, il exprimait déjà son incompréhension vis-à-vis de la lenteur de la mise en place d’équipes cynophiles anti-Covid-19.

Alors que les chiens formés dans le cadre de Nosaïs affichent des résultats très encourageants (92 à 96% de fiabilité) et que ce procédé coûte nettement moins cher que ceux déployés actuellement, les autorités tardent à leur faire appel pour le dépistage du nouveau coronavirus. « Je ne sais pas ce qu’attend la France à partir du moment où l’on fait la démonstration que ça fonctionne au plan opérationnel », se demande le spécialiste.

Pourtant, le ministre de la Santé Olivier Véran se disait « impressionné par la démonstration qu’ [il avait] vue ». Il rappelait, cependant, qu’une « démonstration ne fait pas évidemment une assise scientifique suffisante, il faut des données publiées pour ça, et ça avance ».

Ce qui ralentit, justement, la mise en œuvre de la détection canine du Covid-19, c’est qu’il n’existe pas encore d’étude scientifique solide prouvant cette efficacité. « Bien sûr que les publications scientifiques vont venir », rétorque le professeur Grandjean sur ce point, signalant qu’ « il y a toujours un délai entre le moment où elles sont rédigées, et le moment où elles sont publiées ».

Tout comme l’académie de médecine et l’académie vétérinaire, il appelle à l’accélération des procédures, dont l’évaluation scientifique, pour que le système de détection de Covid-19 par les chiens puisse être déployé rapidement.

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