Des chercheurs révèlent l'impact crucial des chiens d'assistance sur le bien-être des vétérans de l'armée souffrant de stress post-traumatique

Aux Etats-Unis, une étude menée récemment avait pour but de fournir une démonstration scientifique de l’impact que les chiens d’assistance et de thérapie pouvaient avoir sur les militaires souffrant de stress post-traumatique. Plus de 150 anciens combattants ont participé à ces travaux dont les conclusions intéressent au plus haut point l’agence gouvernementale chargée des vétérans.

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Les soldats de retour des théâtres de conflits ne renouent pas avec la vie civile du jour au lendemain. Bon nombre d’entre eux reviennent au pays profondément marqués, et pas seulement sur le plan physique. Leur santé psychologique est souvent mise à mal et certains sont aux prises avec les troubles de stress post-traumatiques.

L’U.S. Department of Veterans Affairs, administration gouvernementale américaine s’occupant des anciens combattants, leur fournit différents traitements médicamenteux et thérapie. Dans certains cas, cette agence prend également en charge une partie des coûts liés à l’attribution d’un chien d’assistance ou de thérapie aux ex-militaires.

Les chiens de thérapie sont formés pour apaiser les personnes sujettes aux crises d’angoisse notamment. Ceux d’assistance sont spécialisés dans les tâches permettant aux gens qu’ils accompagnent de retrouver une certaine autonomie affecté par un handicap. Ils les aident, par exemple, à ramasser des objets, ouvrir des portes, s’orienter, appeler les secours…

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Ces chiens suivent des formations spécifiques auprès d’organisations telles que K9s For Warriors. Ce sont d’ailleurs des canidés entraînés par cette dernière qui ont pris part à une étude menée récemment à l’école vétérinaire de l’Université de l’Arizona. Des travaux qui apportent des éléments d’évaluation concrets de l’impact de ces chiens sur le bien-être et la qualité de vie des vétérans des forces armées, rapporte l’agence Associated Press News le mercredi 5 juin.

Une importante amélioration des symptômes

L’étude en question a été publiée le mardi 4 juin sur la JAMA Network Open. D’après sa co-auteure Maggie O'Haire, l’objectif de cette démarche était de fournir « des preuves autour d'une pratique qui semble être de plus en plus populaire, mais qui, historiquement, ne reposait pas sur une base scientifique ».

Les chiens transfuges de K9s For Warriors et ayant participé à ces travaux sont formés à réagir aux signes physiques de détresse chez l’humain et à mettre fin à ses crises d’angoisse et cauchemars via des gestes d’affection, comme le fait d’adresser un coup de museau.

Les chercheurs ont travaillé auprès de 156 anciens combattants. 81 d’entre eux avaient reçu un chien d’assistance et les 75 autres n’en avaient pas. Tous recevaient d’autres traitements en parallèle. Leurs symptômes de stress post-traumatique ont été relevés et mesurés par des étudiants préparant leur doctorat en psychologie et ne savaient pas lesquels parmi les vétérans avaient des chiens d’assistance ou de thérapie.

Les auteurs de l’étude ont constaté, au bout de 3 mois, que les symptômes s’étaient améliorés chez les 2 groupes, mais de manière nettement plus marquée chez les anciens militaires ayant reçu un chien.

« Lorsque vous ajoutez [les chiens d’assistance] aux pratiques médicales existantes, cela peut améliorer votre expérience et réduire davantage vos symptômes », indique Maggie O'Haire.

« Le meilleur médicament avec le moins d’effets secondaires »

Dave Crenshaw peut en témoigner, lui qui se levait « au milieu de la nuit dans une mare de sueur » après son retour d’Irak. Il y avait combattu en tant que réserviste au sein de l’Armée de Terre américaine. Son stress post-traumatique avait été diagnostiqué en 2016 alors qu’il travaillait dans les forces de l’ordre, chez lui dans le New Jersey, après avoir quitté l’armée. On lui avait prescrit des antidépresseurs, mais cela ne suffisait pas à l’apaiser.

3 ans plus tard, on lui avait affecté Doc, son chien d’assistance. Grâce au croisé Pointer Anglais / Labrador Retriever, l’ancien soldat a immédiatement ressenti un mieux-être et a soudain réalisé qu’il pouvait voir le bout du tunnel. Il assure même qu’il n’a plus besoin d’antidépresseurs aujourd’hui. « C’est le meilleur médicament avec le moins d’effets secondaires », dit-il à Associated Press News.

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L’exemple de Dave Crenshaw et de Doc constitue le scénario idéal, où le recours aux traitements médicamenteux n’est plus nécessaire. Les auteurs de l’étude et les responsables du Department of Veterans Affairs considèrent néanmoins qu’il est important, dans la plupart des cas, de poursuivre ses thérapies tout en ayant un chien d’assistance à ses côtés pour obtenir des résultats optimaux.

Du côté des Veterans Affairs, on compte bien s’appuyer sur ces recherches « pour évaluer l’efficacité des chiens d’assistance, explique Terrence Hayes, chargé de presse de cette administration. Nous nous engageons à fournir des soins de haute qualité fondés sur des données probantes à tous ceux qui ont servi ».

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