Des scientifiques expliquent que les différences entre chiens et loups dans leur relation avec l'Homme sont inscrites dans leur ADN !
Les chiens ont suivi un cheminement séparé de celui des loups depuis des millénaires. Des chercheurs tentent de mieux comprendre cette évolution, ainsi que les spécificités, notamment comportementales, qui y sont liées. Une biologiste américaine s’est focalisée sur l’aspect génétique de la question.
Alors que les loups évoluent généralement en solitaire ou en petites meutes, les chiens recherchent davantage les échanges sociaux. Pour Bridgett von Holdt, biologiste de l’évolution à l’université de Princeton, cette caractéristique qu’est une plus grande sociabilité, serait apparue chez le chien à la faveur d’une altération génétique, rapporte National Geographic.
Lors d’une étude publiée en 2010 et réalisée en collaboration avec Monique Udell, spécialiste du comportement animalier à l’université d’Etat de l’Orégon, elle avait pu identifier des altérations sur le gène WBSCR17, qui se seraient produites au cours du processus de domestication du chien.
Les chercheurs avaient alors soumis 18 chiens et 10 loups habitués aux humains à un test, consistant à leur apprendre à ouvrir une boîte contenant un bout de saucisse. On leur ordonnait ensuite de le faire dans 3 situations distinctes : en présence d’un humain que l’animal connaît, en présence d’une personne étrangère et sans aucun humain. Les loups ont obtenu de meilleurs résultats que les chiens à cet exercice, pour la simple raison que ceux-ci était « trop occupés à regarder l’humain pour y arriver », d’après Bridgett van Holt.
Dans une autre étude plus récente, publiée en juillet 2017 dans la revue Science Advances, la biologiste de l’évolution et son équipe ont découvert que les chiens ayant un comportement hypersocial possèdent des variantes de 2 gènes : GTF2I et GT2IRD1. Ces gènes, lorsqu’ils sont absents chez un être humain, provoquent des anomalies physiques, cognitives, mais aussi comportementales, dont la sur-affection. Or, pour van Holt et ses collègues, cette variante génétique pourrait aussi être à l’origine de troubles chez le chien, mais aussi de traits comportementaux bien spécifiques, comme le fait d’être hypersocial, justement.
Dans le cadre de cette étude, les scientifiques ont également poussé un peu plus loin leur analyse de la partie du génome voisine aux gènes WBSCR17 ayant fait l’objet des altérations évoquées plus haut. Ils l’ont étudiée auprès d’un vaste échantillon de chiens et de loups. Des travaux qui leur ont permis d’être confortés dans leur conviction que des évolutions dans cette partie du génome ont amené le chien à se séparer du loup et se rapprocher de l’Homme.
Par Alexandre Dieu
Rédacteur en chef
Passionné d’écriture, des réseaux sociaux (et bien évidemment des animaux), Alexandre Dieu est le rédacteur en chef de Woopets. Diplômé d’un Master Métiers de la rédaction, il travaille en harmonie avec 2 vétérinaires, une éducatrice canine, un journaliste et 2 rédacteurs spécialisés mobilisés pour Woopets.
1 commentaire
Invité a écrit : 07/09/20
intéressant
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