Des vétérinaires mettent en doute l'efficacité des chiens renifleurs pour détecter la Covid-19. Ils attendent des études complémentaires

Si la détection par les chiens des cas de Covid-19 semble encourageante, des spécialistes souhaitent que des études complémentaires soient réalisées pour en savoir plus au sujet de leur efficacité.

Illustration : "Des vétérinaires mettent en doute l'efficacité des chiens renifleurs pour détecter la Covid-19. Ils attendent des études complémentaires "

Dans plusieurs pays, on mène des recherches impliquant des chiens pour la détection la Covid-19. C’est le cas en France, où on peut citer au moins 2 projets : Covidog et Nosaïs-Covid-19.

Le premier a pour objectif d’apprendre aux chiens à reconnaître la signature olfactive du nouveau coronavirus lorsque celui-ci infecte des cellules, et donne ainsi lieu à l’émanation, via les gaz respiratoires, de composés organiques volatils bien spécifiques. Covidog est le fruit de la collaboration entre Philippe Choquet, enseignant-chercheur au CHU de Strasbourg notamment, le virologiste Christophe Ritzenthaler, le professeur Yves Rémond et le laboratoire HepSYS (université de Strasbourg, Inserm).

Quant à Nosaïs-Covid-19, il consiste à faire renifler, par les canidés spécialement formés, des échantillons de sueur prélevés sous les aisselles afin de détecter les cas de Covid-19. Il s’agit là d’un projet porté par l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort et dirigé par le professeur Dominique Grandjean.

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Ces travaux sont prometteurs, mais plus d’un spécialiste attend qu’il y ait davantage d’études pour se prononcer au sujet de l’efficacité de ces méthodes, comme le rapporte Le Monde. C’est le cas d’Isabelle Fromantin, qui est à la tête du projet KDog-Curie pour le dépistage précoce du cancer par les chiens. Elle rappelle que « des études cliniques sur plusieurs centaines de patients doivent être menées », qu’elles doivent être réalisées en aveugle pour prévenir les risques de biais, et incite à la prudence face « aux effets d’annonce ».

Une position qui rejoint celles de l’Académie nationale de médecine et de l’Académie vétérinaire de France. Jeanne Brugère-Picoux, qui œuvre au sein des cellules Covid des 2 institutions, a commenté les résultats d’une dizaine de milliers de tests effectués via 7 chiens par l’université vétérinaire de Hanovre, et selon lesquels la sensibilité serait de l’ordre de 82,6%.

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Si elle reconnaît l’intérêt de ces tests, Jeanne Brugère-Picoux estime qu’il « reste à définir dans quelles circonstances ils seront les plus utiles : à l’échelon d’un groupe comme dans un moyen de transport (avion, train…) ou un aéroport ou en tant que test individuel ». Elle recommande ainsi « de compléter l’évaluation scientifique et le développement de ce nouveau test afin de le mettre en œuvre dans les meilleurs délais ».

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