Faire le deuil de son animal de compagnie : « La Touche Animale » brise les tabous
Mardi dernier, « La Touche Animale » a abordé un sujet délicat : le deuil des animaux de compagnie. Marie Moreau, conseillère funéraire chez Esthima, ainsi que Laetitia Barlerin, docteure vétérinaire et journaliste, ont échangé autour de la table avec beaucoup d’empathie et d’humanité. Résumé.
Un jour ou l’autre, les adoptants finissent par entendre le glas sonner pour leurs animaux de compagnie. Mais comment faire le deuil de ces êtres considérés comme des membres à part entière de la famille par 85 % des Français ?
Pour répondre à cette question, l’expert animalier Yoann Latouche a invité Marie Moreau et Laetitia Barlerin dans le show « La Touche Animale », diffusé en direct sur l’application Brut. Le replay est disponible ici :
Crémation : quelles sont les possibilités ?
Au sein de la société de pompes funèbres animalières Esthima, Marie Moreau endosse le rôle d’hôtesse funéraire. Passionnée par les animaux, l’ancienne assistante vétérinaire accompagne les familles lors des obsèques de leurs compagnons à 4 pattes.
Au cours du show, la conseillère a expliqué aux internautes les démarches à suivre après le décès d’un ami à fourrure. Les familles ont la possibilité de s’adresser directement à l’équipe d’Esthima, ou au vétérinaire. Afin d’assurer la traçabilité du petit corps, une convention contenant un numéro d’identification est établie.
Pour rappel, plusieurs types de crémation existent :
- la crémation individuelle, à la suite de laquelle les propriétaires peuvent récupérer les cendres du défunt ;
- la crémation collective, qui ne permet pas cette récupération.
La 1ère connaît 2 déclinaisons. Si les personnes choisissent la crémation de référence, ils ne peuvent assister sur place à l’incinération. En ce qui concerne la crémation privée, les membres de la famille sont invités à se recueillir auprès du corps préalablement toiletté, à assister au départ en crémation via un écran de télévision et à repartir avec les cendres.
Pour les équidés, les propriétaires peuvent se rapprocher du service de crémation spécialisé Horsia.
Zoom sur la législation
En tant qu’hôtesse funéraire, Marie accompagne les propriétaires endeuillés du début à la fin. « Je suis là pour les écouter, les rassurer et les conseiller », a-t-elle déclaré à l’animateur.
Parce que l’acte du souvenir s’avère important dans le processus de deuil, la famille peut conserver une touffe de poils, une empreinte de patte ou tout autre petit élément leur rappelant l’animal. Un large choix de reliquaires et d’urnes est également proposé, en fonction de leurs attentes.
En effet, si certains préfèrent garder précieusement les cendres de leur protégé, d’autres souhaitent les disperser. Toutefois, ce dernier adieu reste non autorisé dans les lieux dominicaux.
Quid de l’enterrement ? Selon la loi, le corps du défunt (qui ne doit pas excéder 40 kg) peut être enseveli dans un terrain privé, à plus d’1,30 m de profondeur et à 30 m des habitations et des cours d’eau pour des raisons sanitaires. En outre, il convient de recouvrir le tout de chaux.
Information en plus et pas des moindres : un projet de loi autorisant l’inhumation avec les cendres de nos amis les animaux sera prochainement porté à l’Assemblée nationale. Une enquête de l’IFOP commandée par Woopets a révélé que 68 % des Français y sont favorables.
Photo d'illustration
Accompagner l’enfant en deuil
« Souvent, au moment de l’euthanasie, les parents me disent qu’ils ne se voient pas annoncer la mort de l’animal à leurs enfants, a confié Laetitia Barlerin, ne leur mentez jamais ! »
La vétérinaire a été claire sur ce point. Puisque « la mort fait partie du cycle de la vie », il est important de l’expliquer à un enfant. « Il sait quand on lui ment et va inventer une histoire sur son animal disparu, a poursuivi l’intervenante, comme ses parents ne veulent pas lui en parler, il va se sentir fautif. […] Il va porter ça pendant longtemps. »
En plus de trouver les bons mots pour annoncer le décès de la boule de poils, une petite cérémonie ou tout autre geste d’au revoir peut être réalisé, comme un dessin, voire un album de photos. « L’enfant sera affecté et pleurera, mais cela lui permettra de commencer à faire son deuil », a conclu Laetitia Barlerin.
Au sein de son cabinet, cette dernière offre la possibilité aux proches de se recueillir auprès du défunt et d’emporter une touffe de poils en souvenir. En tant que vétérinaire, elle estime qu’il faut être à l’écoute des personnes endeuillées et se montrer empathique.
Photo d'illustration
Ne pas refouler ses sentiments
Ce numéro émouvant de « La Touche Animale » a démontré que la question relative à l’accomplissement du deuil demeure complexe. Tout le monde le vit de manière différente.
Bien sûr, la peine immense engendre souvent un ruisseau de larmes contenant des milliers de souvenirs. Un ruisseau qui ne tarit jamais. Comme l’a si bien fait remarquer l’animateur : avec le temps, la tristesse et la douleur ne s’effacent pas, mais s’estompent. « La chose la plus difficile à supporter quand ils s'en vont, ces amis tranquilles, c'est qu'ils emportent avec eux tant d'années de nos propres vies », a indiqué l’écrivain John Galsworthy.
Hélas, cet événement n’est pas compris de tous. Certains individus n’y voient que le départ d’un « simple animal »… Pour Yoann Latouche et ses invitées, il est important de bien s’entourer et de discuter à cœur ouvert avec des proches.
Pour suivre le prochain numéro de la « La Touche Animale », rendez-vous mardi 15 novembre à 19h sur l’application Brut. La rediffusion sera disponible sur Woopets.
Par Joséphine Voisart
Rédactrice Web
Après avoir suivi des études de lettres, Joséphine est devenue rédactrice web. Édition, lecture, écriture, animaux... Ce florilège de passions l’a fait tomber dans les pattes de Woopets ! Sensible à la cause animale, Joséphine a adopté une chatte répondant au nom d'Anthéa dans un refuge de sa région ; ainsi qu'une chienne, Lizzy, qui a vécu une vie de misère en Roumanie avant de rejoindre son foyer.
Aucun commentaire