Vers un possible retour de la rage en France ?

Toul (Meurthe-et-Moselle) est en alerte. Vétérinaire au sein de la ville (il tient le cabinet Vétonimo), Claude Neu n’avait encore jamais rencontré, dans sa carrière, de cas de maladie d’Aujeszky, plus communément appelée « pseudo-rage » du chien. C’est désormais le cas. En décembre dernier, il ne peut qu’accompagner une petite chienne de 10kg vers son triste destin. Car la mort attend l’animal infecté. Sur sa page Facebook, Claude Neu confirme, en réponse à une internaute, la présence de cas de maladie d’Aujeszky en Lorraine. D’ailleurs, un autre chien, du côté de Pont-à-Mousson, a également contracté la maladie.

Celle-ci se caractérise par une encéphalomyélite qui évolue vers la mort très rapidement. « Outre les signes nerveux proches de la rage, le chien affecté est en général victime d’un prurit de la face. Sa seule obsession est alors de se gratter, quitte à s’automutiler », poursuit le vétérinaire, dans des propos accordés à L’Est Républicain. Et comme dans les cas de rage, il n’existe aucun traitement, si ce n’est celui de soulager au mieux le chien contaminé. Mais, à l’inverse de la rage, aucun vaccin n’a été créé.

Une maladie endémique

Alors, les propriétaires de canidés doivent rester sur leur garde. Et notamment les chasseurs, car cette pathologie infectieuse provient des porcins. Une maladie causée par un herpès virus que l’on trouve dans les viscères, le plus souvent, du porc ou du sanglier. « Les chasseurs ne doivent en aucun cas laisser leurs chiens manger, ou même lécher, les sangliers tués lors de battues et ne surtout pas leur donner de restes », lance Claude Neu, qui ne s’affole pas pour autant. « C’est une maladie endémique sur le secteur. Mais les chiffres ne sont pas explosifs », tient-il à préciser.

Surtout, cette « pseudo-rage » n’est pas transmissible à l’homme et n’est jamais présente dans les élevages de porcs. En revanche, la présence de sangliers dans la nature peut, dans certains cas, faire l’objet d’une transmission de cette maladie, « pas pire que la maladie de Lyme » en termes de présence, souligne le vétérinaire. Lui comme tous les autres sont appelés à joindre la direction départementale de la protection des populations en cas de nouveau cas. Ils doivent surtout protéger leur chien.

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