Former des binômes de chiens dans les refuges augmente leur bien-être et accélère leur adoption, d'après une nouvelle étude
Les chiens qui vivent dans les refuges sont moins anxieux et ont plus de chances d’être adoptés rapidement lorsqu’ils sont hébergés par 2. C’est ce que suggère une nouvelle étude réalisée aux Etats-Unis.
Chaque refuge a sa propre politique en matière d’hébergement de chiens. Dans certains établissements, les canidés sont gardés collectivement dans des espaces ouverts, en petits groupes ou par paires. Dans d’autres (la majorité des cas), ils sont hébergés individuellement ; chaque animal est placé dans un box séparé. Or, il s’agit « d’une espèce sociale », rappelle Erica Feuerbacher, spécialiste du bien-être et du comportement animaliers, professeure à l’Institut polytechnique et université d'État de Virginie (Virginia Tech).
Cet isolement est souvent préféré « pour prévenir la transmission de maladies et les blessures éventuelles dues à des conflits », poursuit la chercheuse, alors qu’il « peut nuire à la santé comportementale et à l’adoptabilité des chiens ».
D’où l’étude menée par Erica Feuerbacher et ses collègues, dont les conclusions ont été publiées le mercredi 12 juin dans la revue Plos One et relayées ce jeudi 13 juin par Cosmos. « Nous voulions examiner si le logement par paire pouvait être une mesure utile pour améliorer le bien-être des chiens de refuge », explique-t-elle.
Avez-vous un animal de compagnie ?
L’équipe de chercheurs avait suivi 61 chiens au refuge de la Humane Society of Western Montana, situé à Missoula dans l’Etat du Montana, pendant une semaine. Le groupe canin étudié était scindé en 2 ; la moitié d’entre eux étaient seuls dans leurs boxes, tandis que l’autre moitié était constituée de toutous gardés par 2.
Les duos avaient été formés en veillant à ce que les membres soient compatibles entre eux, notamment sur le plan comportemental.
Le stress et la solitude, ennemis du bien-être et de l’adoptabilité
Les auteurs de l’étude ont ensuite noté les manifestations typiques du stress canin, comme le fait de se lécher les babines fréquemment, d’émettre des gémissements et de rabattre les oreilles en arrière. Ils ont également relevé les taux d’hormones associées au stress chez ces chiens, le cortisol et la créatinine en l’occurrence, via des prélèvements d’urine quotidiens.
The Humane Society of Western Montana / Facebook
Erica Feuerbacher souligne qu’un refuge peut constituer un environnement extrêmement stressant en raison « du bruit, des espaces confinés et de l’accès limité aux interactions sociales ». Ce qui impacte le bien-être et l’adoptabilité des chiens.
« Mettre les chiens en évidence comme de bons compagnons pour davantage d’adoptions réussies »
La spécialiste et ses collègues ont ainsi constaté que les chiens qui étaient gardés par paires affichaient moins de signes d’anxiété et étaient adoptés en moyenne 4 jours plus tôt que leurs congénères hébergés individuellement.
The Humane Society of Western Montana / Facebook
« De nombreux adoptants potentiels possèdent peut-être déjà un chien ou souhaitent participer à des activités sociales avec leur chien, dit Erica Feuerbacher. Montrer clairement que des chiens peuvent interagir avec succès avec d’autres pourrait les mettre en évidence comme de bons compagnons, ce qui conduirait à davantage d’adoptions réussies. »
Par Alexandre Dieu
Rédacteur en chef
Passionné d’écriture, des réseaux sociaux (et bien évidemment des animaux), Alexandre Dieu est le rédacteur en chef de Woopets. Diplômé d’un Master Métiers de la rédaction, il travaille en harmonie avec 2 vétérinaires, une éducatrice canine, un journaliste et 2 rédacteurs spécialisés mobilisés pour Woopets.
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