L'adoption d'un chien pendant la pandémie : une fausse bonne idée selon les professionnels du monde animalier
Profiter du confinement pour adopter un chien, en particulier un chiot, n’est pas la meilleure chose à faire. L’animal en pâtit sur le plan de la socialisation, mais aussi sur celui psychologique. C’est le constat que font les professionnels du monde animalier.
Les chiens ont besoin de stabilité dans leur environnement et leur mode de vie. Tout changement brusque est source de troubles psychologiques et comportementaux divers. Les périodes de confinement et post-confinement ont justement apporté leur lot de bouleversements dans le quotidien et les habitudes de nos amis à 4 pattes, notamment en ce qui concerne notre présence à leurs côtés.
Alors que nous passions toutes nos journées auprès d’eux pendant de longues semaines, les voilà soudainement confrontés ou re-confrontés à la solitude à la maison lorsque nous avons regagné nos lieux de travail ou repris les études. Dans les têtes de nos amis à 4 pattes, cela a provoqué bien des remous.
Bon nombre de chiens semblent ainsi avoir développé des signes d’anxiété de séparation. « Les changements opérés dans les routines quotidiennes peuvent toujours avoir des effets négatifs sur les chiens », rappelle Julie Hecht, doctorante en éthologie à la City University de New York. Elle est citée dans cet article de Slate sur la question de l’adoption d’un chiot pendant le confinement. Que dire alors des changements apportés par une période aussi complexe et inédite que le confinement imposé par la pandémie de Covid-19…
Les plus jeunes parmi ces chiens sont particulièrement exposés à l’impact négatif de ce contexte. Bon nombre de personnes ont, en effet, décidé d’adopter des chiots pendant le confinement, à la fois parce qu’elles se retrouvaient avec du temps libre pour s’en occuper, mais aussi dans l’espoir de trouver en leurs nouveaux compagnons un certain soutien moral.
L’isolement et les promenades limitées n’ont pas constitué des circonstances favorables à une socialisation de qualité, qui passe par une intensification des échanges inter et intraspécifiques. Or, on sait à quel point cette dernière est importante dans la construction de la personnalité du chien et son comportement. Un problème aggravé par le passage brutal d’un monde où les chiots étaient habitués à une attention de tous les instants de la part de leurs familles aux longues absences de ces dernières lors de leur retour à la vie active.
Un constat que Laura McLain, vétérinaire à la clinique pour animaux Holladay (Utah), a pu faire en prenant part aux opérations de stérilisation de jeunes chiens adoptés pendant le confinement. La spécialiste ses collègues se sont, en effet, rendu compte que ces quadrupèdes étaient généralement moins dociles, voire plus agressifs lorsqu’ils devaient être manipulés, notamment quand il fallait leur faire porter leur collerette vétérinaire. Laura McLain impute cela à leur socialisation insuffisante.
Plus que jamais, nos animaux de compagnie doivent être suivis, écoutés et habitués progressivement à nos absences. Les aider à prévenir ou à se défaire de l’anxiété de séparation, cela passe par des privations graduelles de notre présence, en procédant par intervalles de départs/retours « de deux minutes, puis cinq, puis vingt, etc. jusqu'à ce que le chien comprenne que nous finirons bien par revenir », suggère l’auteur de l’article paru sur Slate.
Par Alexandre Dieu
Rédacteur en chef
Passionné d’écriture, des réseaux sociaux (et bien évidemment des animaux), Alexandre Dieu est le rédacteur en chef de Woopets. Diplômé d’un Master Métiers de la rédaction, il travaille en harmonie avec 2 vétérinaires, une éducatrice canine, un journaliste et 2 rédacteurs spécialisés mobilisés pour Woopets.
2 commentaires
Invité a écrit : 16/10/20
c'est évident....et ceux qui ont "adopté" un animal pendant le confinement ont surtout "pensé à leur intérêt" pour trouver le temps moins long et non pas du tout pensé au bien-être de l'animal (et je pense qu'à l'heure actuelle, bon nombre d'adoptants ont délaissé leur animal adopté pendant le confinement, voire abandonné leur animal)
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Invité a écrit : 24/10/20
J'ai déjà un shih tzu, lovely, il a 8 ans, nous venons d'acheter un chiot shih tzu, nous l'aurons à partir du 9/11/2020, pas de soucis, mon mari travaille à la maison, et moi je suis retraitée, ils viennent avec nous même au resto et en vacances, j'attends impatiemment la venue de notre RAVEN, mes loulous ne seront jamais seuls
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