L'euthanasie des animaux de compagnie à domicile par les vétérinaires de plus en plus répandue ?
De plus en plus de familles devant dire adieu à leur chien choisissent de le faire chez eux. Pour ce service, proposé par un nombre croissant de vétérinaires aux Etats-Unis, la demande a explosé depuis la pandémie de Covid-19.
Maladie en phase terminale, pathologie incurable, accident grave… Dans ces circonstances, il est souvent décidé de mettre un terme aux souffrances du chien pour l’aider à quitter ce monde le plus paisiblement et décemment possible. L’euthanasie de son animal de compagnie n’est pas une décision facile à prendre et, lorsqu’elle a lieu, l’instant est extrêmement difficile à vivre.
Pour rendre cette épreuve un peu moins compliquée à gérer, de plus en plus de vétérinaires américains proposent d’intervenir à domicile. Faire euthanasier chez soi son chien souffrant est, en effet, une solution plus recherchée que jamais, en raison des restrictions liées à la pandémie de Covid-19.
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Une solution plus « humaine » et « confortable»
Des compagnies proposant ce service telles que Pet Loss at Home et Lap of Love n’ont jamais aussi été sollicitées que depuis plus d’un an et demi, comme le rapportait Nexstar Media Wire ce jeudi 14 octobre. Leurs fondateurs, les vétérinaires qu’ils emploient et les propriétaires qui font appel à eux s’accordent tous à dire qu’il s’agit d’une alternative plus « humaine » et plus « confortable » que l’euthanasie en clinique.
Toutefois, ce type de prestation n’est pas fait pour tout le monde. L’euthanasie à domicile est coûteuse ; les entreprises en question la facturent entre 300 et 600 dollars (260 à 520 euros environ). De plus, elle peut être traumatisante pour les enfants ou même les autres animaux de la famille.
Des contraintes qui n’ont pas dissuadé Penny Wagner et son mari, bien au contraire. Pour dire au revoir à leur chien Clarence chez eux, à Albuquerque dans le Nouveau-Mexique, ils se sont tournés vers Pet Loss at Home. Le défunt Schnauzer géant représentait tout pour ce couple. Il était arrivé très jeune dans leur vie, à un moment particulièrement douloureux pour eux. Les Wagner venaient, en effet, de perdre tragiquement leur fille de 21 ans, victime d’un accident de la route.
« Je pense qu'il était réconforté par le fait d’être à la maison et entouré de ses proches »
Clarence les avait aidés à surmonter cette épreuve et à faire leur deuil. Malheureusement, ils devaient récemment affronter sa disparition, lui aussi. Le canidé souffrait d’une maladie rénale très grave, arrivée à un stade si avancé qu’il n’y avait plus rien à faire pour le sauver. A l’époque, on était en pleine crise sanitaire et il aurait été impossible pour Penny et son conjoint d’assister à l’euthanasie en clinique. C’est pourquoi la vétérinaire de Pet Loss at Home a administré, dans leur propriété et en leur présence, la double injection qui l’a endormi pour toujours. Les Wagner ont caressé Clarence en pleurant pendant qu’il s’en allait.
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« Il occupera toujours une place spéciale dans mon cœur, dit sa maîtresse. Je pense qu'il était réconforté par le fait d’être à la maison et entouré de ses proches jusqu'au moment où nous nous sommes dit au revoir. »
A ce jour, Pet Loss at Home est intervenue auprès de plus de 35 000 familles, depuis sa création en 2003 par Rob Twyning et sa femme vétérinaire Karen. L’entreprise compte 75 vétérinaires répartis sur 50 métropoles américaines, dont Seattle, San Francisco, Denver, Houston et Minneapolis.
« À la maison, vous pouvez prendre votre temps »
« A la maison, votre animal connaît les odeurs et les sons. Une clinique vétérinaire est pleine d'odeurs d'autres animaux de compagnie. Elle est pleine d'autres bruits, comme les aboiements des chiens. C'est généralement sur une table brillante que l'animal sera euthanasié. La plupart du temps, ce n'est pas un vétérinaire [qui s’en occupe]. C'est un auxiliaire. À la maison, vous pouvez prendre votre temps », explique Rob Twyning.
Même point de vue du côté de Dani McVety, fondateur d’une société concurrente appelée Lap of Love. Elle a vu le jour en 2009 à Tampa, en Floride, et n’a jamais connu un emploi du temps aussi chargé que depuis l’épidémie mondiale de Covid. M. McVety admet toutefois que tous ses confrères et consœurs n’adhèrent pas forcément à cette pratique : « Souvent, les vétérinaires ne sont pas vraiment à l'aise avec cela parce qu'ils n'ont pas été formés pour le faire. »
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Diane Brisson, 72 ans, fait partie des nombreux propriétaires ayant contacté Lap of Love lorsque son chien Champagne était sur le point de disparaître. Ce Yorkshire Terrier de 12 ans était atteint d’une pancréatite sévère et incurable. En décembre 2020, elle a posé son compagnon sur ses genoux, sur leur fauteuil préféré, pendant que le vétérinaire s’apprêtait à mettre fin à son existence.
« Je suis restée avec lui pendant 20 ou 25 minutes et j'ai dit : 'OK, tu vas être avec Mamie maintenant. Tu vas veiller sur moi avec elle, tu vas prendre soin d'elle là-haut, et elle va prendre soin de toi' », confie cette retraitée floridienne de Pinellas Park. « Je n'aurais pas pu espérer quelque chose de plus paisible », poursuit-elle.
La dépouille de Champagne a ensuite été emmenée au crématorium. Diane Brisson souhaite que, le jour où elle partira à son tour, leurs cendres soient éparpillées ensemble en mer, au large du Massachussetts où ils avaient vécu avant d’emménager en Floride.
Un intérêt sans précédent pour la pratique
Dani McVety reconnaît qu’il ne s’attendait pas à une telle demande au moment de créer son entreprise. « Quand j'ai lancé Lap of Love, je pensais que ce serait un travail à temps partiel, indique-t-il. Aucun d'entre nous ne savait que cela deviendrait être une activité à temps plein, où il y aurait suffisamment de personnes dans un domaine donné qui voudraient cette aide ».
Malgré l’équipe de 230 vétérinaires qu’elle a à sa disposition, Lap of Love peine à répondre à toutes les sollicitations depuis 2020.
Par Alexandre Dieu
Rédacteur en chef
Passionné d’écriture, des réseaux sociaux (et bien évidemment des animaux), Alexandre Dieu est le rédacteur en chef de Woopets. Diplômé d’un Master Métiers de la rédaction, il travaille en harmonie avec 2 vétérinaires, une éducatrice canine, un journaliste et 2 rédacteurs spécialisés mobilisés pour Woopets.
1 commentaire
Invité a écrit : 15/10/21
Vous parlez des chiens mais les chats doivent eux aussi avoir le droit de mourir chez eux !!!
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