« La Touche Animale » : 2 experts débattent sur les méthodes d'éducation canine
Le 12e numéro de « La Touche Animale », diffusé en direct sur l’application Brut., s’est transformé en débat entre 2 éducateurs canins. Qu’est-ce que la coercition ? Comment définir l’éducation positive ? Quelle méthode choisir ? Pour découvrir les réponses, nous vous invitons à regarder le replay disponible sur Woopets.
Yoann Latouche, expert et passionné, a encore de nombreuses informations sur les animaux de compagnie à vous partager. Mardi dernier, son choix s’est porté sur un sujet qui touche tous les propriétaires de chiens : l’éducation canine.
Quelle méthode privilégier ? Pour répondre à cette question, l’animateur a convié les éducateurs canins Chloé Fesch – également formatrice chez Nature de Chien –, et Nicolas Greveldinger – qui apparaissait dans l’émission 30 Millions d’Amis en tant que chroniqueur.
Au cours du show, les professionnels ont révélé leurs visions respectives de l’apprentissage chez nos compagnons à 4 pattes, et les méthodes qu’ils ont l’habitude d’employer. Voici la rediffusion :
La méthode coercitive, c’est quoi ?
Au cours de sa carrière, Nicolas Greveldinger a donné un coup de patte à plus de 5 000 chiens nécessitant une éducation ou une rééducation. Les principaux problèmes qu’il observe chez nos amis à fourrure ? Des comportements extrêmes, à l’instar de l’agressivité envers les humains ou les congénères, de la phobie sociale et de la destruction.
Avec Chloé Fesch, qui est déjà intervenue dans de précédents épisodes de « La Touche Animale », il a réfléchi à la définition même de « méthode coercitive ». Comme l’a expliqué la jeune femme, il s’agit, dans la vision populaire, d’un concept opposé à celui mettant en avant la positivité. Pour résumer de manière relativement caricaturale, le 1er est axé sur des notions telles que la hiérarchie, tandis que le 2e accorde une grande importance aux émotions du canidé et fait en sorte qu’elles soient motivantes.
Pour Nicolas Greveldinger, le souci réside dans le choix des mots. « Quand on se dit positif, amical et bienveillant, cela signifie qu’en face on est négatif, coercitif et malveillant, a-t-il déclaré à la communauté Brut., je me sens bienveillant, si je fais quelque chose pour un chien, c’est que je pense qu’il en a besoin. »
Selon lui, les 2 écoles ont « leurs extrêmes ». À partir du moment où l’animal ne comprend pas ce qu’il subit, nous basculons dans la coercition. De même, et toujours d’après cet éducateur canin, le simple fait de dire « non » n'est pas apprécié dans la méthode positive.
Faut-il dire « non » ?
Lors du show, les invités ont dirigé le débat vers la question de l’interdiction. Chloé Fesch a avancé que le « non » n’a pas sa place dans un protocole éducatif. « Par contre, si mon chien n’a pas encore acquis un apprentissage, peut-être que je serais amenée à l’utiliser », a reconnu l’éducatrice canin.
Son confrère a rebondi sur le sujet en estimant que ces 3 petites lettres n’avaient « aucune valeur » pour l’animal. L’important est d’expliquer au chien comment il doit agir et lui apprendre les limites à ne pas dépasser.
Par exemple, Chloé Fesch utilise des signaux manuels pour communiquer avec les quadrupèdes. À travers cette approche, l’experte fait attention à l’émotion du canidé et respecte sa sensibilité. D’ailleurs, les 2 spécialistes sont d’accord sur un point : toujours s’adapter à l’individu à 4 pattes et à la situation.
Les outils coercitifs : bonne ou mauvaise idée ?
Le débat sur les colliers étrangleurs ou électriques déchaîne les passions. Pourtant, Nicolas Greveldinger affirme que ces outils peuvent se révéler utiles dans certains cas. L’éducateur mise sur l’inconfort pour encourager l’animal à réfléchir. « Le but n’est pas de faire mal au chien, a indiqué ce dernier, ce n’est pas douloureux, mais désagréable. »
Le collier vibratoire ? Le spécialiste de l’éducation canine y a justement eu recours avec une chienne atteinte de surdité. Dans cette situation, les vibrations permettent d’envoyer un message spécifique à la boule de poils.
Chloé Fesch, adepte de l’éducation dite « positive », bannit complètement ces équipements. « Par exemple, si mon chien me saute dessus, au lieu de lui inculquer une punition, je vais lui enseigner le "bon" comportement qui doit remplacer celui-là », a-t-elle confié. La jeune femme, qui mise énormément sur la motivation de l’animal, a poursuivi en expliquant que le collier vibratoire pouvait être perçu comme une punition chez certains chiens sensibles.
Au cours de cet échange, les experts animaliers se sont tous mis d’accord sur le fait que les outils coercitifs ne doivent pas être mis entre les mains de tout le monde. Nicolas Greveldinger est convaincu que ces équipements ne devraient pas être disponibles en vente libre.
« Le but du matériel, c’est de l’enlever. Si vous en êtes dépendant, c’est qu’on vous apprend mal à l’utiliser, a conclu le spécialiste, quel que soit l’outil, il est là pour aider les maîtres à construire le savoir. Aujourd'hui, on fait plus un procès au matériel qu’à l’éducateur qui l’utilise mal... »
Photo d'illustration
Comment trouver un bon éducateur canin ?
Pour le duo convié sur le plateau de « La Touche Animale », un joli site web ou un unique BP Éducateur canin ne suffisent pas. En plus de se former continuellement et de prendre le chien en main, un « bon éducateur canin » est également « un excellent coach humain ». La pédagogie s’avère fondamentale.
Enfin, Chloé Fesch a conseillé aux internautes de se renseigner en amont sur les diverses méthodes et les mécanismes d’apprentissage, pour savoir exactement ce qu’ils désirent ou non pour leur compagnon à 4 pattes.
Le prochain épisode de « La Touche Animale » sera diffusé en direct sur l’application Brut., mardi 22 novembre, à 19h. Le replay sera disponible sur Woopets.
Par Joséphine Voisart
Rédactrice Web
Après avoir suivi des études de lettres, Joséphine est devenue rédactrice web. Édition, lecture, écriture, animaux... Ce florilège de passions l’a fait tomber dans les pattes de Woopets ! Sensible à la cause animale, Joséphine a adopté une chatte répondant au nom d'Anthéa dans un refuge de sa région ; ainsi qu'une chienne, Lizzy, qui a vécu une vie de misère en Roumanie avant de rejoindre son foyer.
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