Le dépistage du cancer du sein par les chiens avance

Depuis plusieurs années, il est établi que les chiens peuvent détecter les cancers du sein grâce à l’odeur. Une étude clinique doit voir le jour en cette année 2018 pour franchir un pas de plus vers cette méthode de dépistage.

Illustration : "Le dépistage du cancer du sein par les chiens avance"

A 2 ans, Nykios est considéré comme un chien surdoué. Ce Malinois attend avec impatience le début de son jeu quotidien dans cet élevage près de Reims : détecter un cancer du sein grâce à son odorat. Comment ? Grâce à une compresse pressée par plusieurs femmes toute une nuit contre leur sein. Lui va devoir détecter une odeur imperceptible chez un humain. Sur les 4 compresses, une seule provient d’une femme atteinte d’un cancer à un stade précoce.

Nos confrères de Paris-Match viennent d’effectuer un reportage sur ces expériences sensationnelles effectuées dans le cadre d’un dépistage transcutané. Chaque jour, ce jeu est renouvelé une trentaine de fois. Didier, éducateur de Nykios, note les résultats des bocaux contenant les compresses sur son ordinateur. Des bocaux fournis par l’Institut Curie de Paris, qui œuvre en étroite collaboration sur ce thème.

Alors, l’exercice reprend, toujours avec le même cérémonial. Puis un top départ : « Tu cherches », ordonne Didier à son chien. « Une fois qu’il a trouvé l’odeur de la tumeur, je clique et il revient vers moi. La récompense est toujours dans la poche gauche vers laquelle il se dirige spontanément. J’ai installé ce rituel et il fonctionne bien. Parfois, je le pousse à faire deux passages, pour vérifier qu’il ne s’est pas trompé. » Kyrios ne se trompe jamais. Il dépiste 100% des cancers.

Le chien a 200 millions de cellules olfactives

C’est ce que recherche ce centre d’éducation. Etre capable de former des chiens au flair infaillible, capable de déceler chaque cancer du sein sans se tromper. La formation dure au maximum 18 mois. Une méthode infaillible imaginée par Isabelle Fromentin, infirmière, qui serait une alternative à la mammographie.

Du coup, après cette phase de test apparemment concluante, une étude clinique devrait débuter. Cela permettra à de nombreuses femmes d’être détectées précocement, sans rayon X, et avec une assurance aussi grande que la mammographie. En effet, avec 200 millions de cellules olfactives, le nez du chien peut déceler l’odeur des cancers, contrairement à celui de l’humain.

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Le chemin parcouru par Isabelle Fromentin est long, mais elle franchit à chaque fois les étapes avec succès, comme les 100 000 € récoltés grâce à un crowdfunding. Ses confrères reconnaissent un travail et une étude « sérieuse ». En cette année 2018, une étude clinique va voir le jour, avec 4 chiens et 400 femmes. Reste à trouver 300 000 € pour venir compléter les 340 000 € d’un mécène. Et ainsi, pourquoi pas, faire un pas de plus vers un dépistage plus simplifié et plus précoce de ce cancer.

« Nous mettrons nos expériences à disposition du gouvernement. Nous n’en ferons pas nous-mêmes un business. Mais mon vœu le plus cher est que notre méthode de dépistage, si elle fonctionne, soit diffusée aux quatre coins du monde. »

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