Les chiens qui n’en savent pas assez en ont conscience, et recherchent plus d’informations avant d’agir
S’ils estiment qu’ils n’ont pas suffisamment d’information, les chiens en prennent conscience et se mettent à en rechercher plus avant d’agir. C’est ce qui ressort d’une étude dont les conclusions ont été publiées l’année dernière.
L’Homme et le chimpanzé ont 98 % de gènes en commun. Ils partagent notamment une qualité métacognitive bien spécifique, consistant à prendre conscience du fait de ne pas disposer d’assez d’information pour prendre une décision, les poussant à en chercher davantage avant de passer à l’action. Mais ces 2 espèces ne seraient pas les seules, si l’on en croit cette étude publiée en novembre 2018 ; le chien posséderait également cette capacité.
Cette expérience a été menée par une équipe de chercheurs à l’Institut Max-Planck, situé à Jenna en Allemagne. Ils ont fait passer un test à 48 chiens d’âge divers et ayant tous suivi des cours d’obéissance. Il s’agissait, pour ces quadrupèdes, de retrouver une récompense (une friandise ou un jouet) cachée derrière des clôtures en V. Certains chiens avaient la possibilité de voir l’emplacement de la récompense, tandis que d’autres n’avaient pas de visuel dessus. Les auteurs de l’étude ont noté le nombre de fois où les quadrupèdes regardaient à travers les espaces vides des clôtures dans leur quête de la récompense. Ils ont ainsi découvert que, dans leur grande majorité, les chiens qui ne pouvaient pas voir la friandise ou le jouet examinaient la clôture plus fréquemment que ceux qui la voyaient, avant de faire leur choix.
En outre, dans 94% des cas, les chiens qui avaient une vue sur l’emplacement de la récompense choisissaient la bonne clôture. Et 57% de ceux qui ne la voyaient pas ont fini par opter pour la clôture adéquate (celle cachant la récompense). Des résultats qui, d’après Julia Belger, coauteure de l’étude, démontrent que « les chiens ont tendance à rechercher activement des informations supplémentaires s’ils n’ont pas vu où la récompense était cachée ». Ce qui suggère que nos amis à 4 pattes sont effectivement dotés de « capacités métacognitives ».
L’utilisation des sens dans ce genre de prise de décision a également intéressé les chercheurs, qui prévoient d’autres travaux axés autour de la priorité accordée par les chiens à l’odorat ou à la vue avant d’agir. De quoi fournir « des renseignements complémentaires sur leurs capacités de recherche d’information », indique Juliane Bräuer, qui a dirigé cette expérience.
Celle-ci a donné lieu à d’autres faits fort intéressants. Par exemple, les chiens auraient tendance à examiner plus fréquemment les clôtures quand c’est un jouet qu’ils recherchent. L’objet aurait donc plus de valeur à leurs yeux que la friandise. Aussi, cela pourrait signifier que les canidés feraient montre d’un certain « degré de flexibilité dans leur manière de prendre une décision », toujours d’après Juliane Bräuer.
Un dernier point qui mérite aussi d’être souligné : lors du test, les chiens qui voyaient la récompense vérifiaient quand même l’emplacement vide, comme s’ils voulaient être absolument sûrs avant de faire leur choix final.
Par Alexandre Dieu
Rédacteur en chef
Passionné d’écriture, des réseaux sociaux (et bien évidemment des animaux), Alexandre Dieu est le rédacteur en chef de Woopets. Diplômé d’un Master Métiers de la rédaction, il travaille en harmonie avec 2 vétérinaires, une éducatrice canine, un journaliste et 2 rédacteurs spécialisés mobilisés pour Woopets.
1 commentaire
Invité a écrit : 13/09/19
intéressant
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