Notre compréhension des émotions du chien n’est pas innée, mais acquise indique une étude !

Les auteurs d’une étude réalisée dans un centre de recherche allemand ont découvert que notre capacité à déchiffrer les émotions canines via leurs expressions faciales résultait de notre expérience avec les chiens.

Illustration : "Notre compréhension des émotions du chien n’est pas innée, mais acquise indique une étude !"

Voilà une étude qui confirme que nous devons sans cesse apprendre à comprendre nos chiens. Menée au centre de recherches Max Planck, à Leipzig, elle a été réalisée par Federica Amici de l'Institut d'anthropologie évolutionnaire et Juliane Bräuer de l'Institut d’histoire humaine.

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Cela fait des dizaines de millénaires que chiens et humains cohabitent, ce qui a permis à chacune de ces 2 espèces de développer des capacités émotionnelles et cognitives spécifiques qui ont favorisé une compréhension mutuelle. C’est ce qu’on appelle la co-domestication. Une notion à laquelle les auteurs de l’étude en question se sont intéressés, notamment pour savoir à quel point les humains peuvent comprendre les manifestations d’émotions des chiens et les mécanismes de cette compréhension.

Les chercheurs ont soumis 166 participants – 89 adultes et 77 enfants – à une expérience consistant à leur présenter des photos de chiens, de chimpanzés et d’humains. Il leur a été demandé d’identifier les émotions exprimées par les sujets de ces images (joie, tristesse, colère, peur…). Aux adultes, on a également demandé de deviner dans quel contexte ces photos avaient été prises. Les participants étaient classés selon leur âge, le degré de présence de chiens dans l’environnement dans lequel ils ont vécu, ainsi que leur expérience personnelle comme propriétaire canin (certains ont ou ont eu des chiens, d’autres n’en ont jamais élevé).

Les auteurs de l’étude ont ainsi découvert que chez les adultes, la probabilité de reconnaître les émotions des chiens était plus élevée parmi ceux ayant évolué dans un contexte marqué par la présence canine, indépendamment du fait qu’ils aient été eux-mêmes propriétaires de chien ou pas. D’après Federica Amici « ces résultats sont remarquables parce qu’ils suggèrent que ce n’est pas nécessairement une expérience directe avec les chiens qui affecte la capacité humaine à reconnaître leurs émotions, mais plutôt le milieu culturel dans lequel la personne a évolué »

Ces recherches ont également révélé que, quels que soient leur âge et leur expérience avec les chiens, tous les participants ont été capables d’identifier la colère et le bonheur sur les photos. Ce qui laisse penser qu’il s’agit là d’une capacité innée favorisée par la co-domestication, ou alors que les humains l’acquièrent dès leur plus jeune âge et même s’ils ont une expérience canine limitée.

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Néanmoins, mis à part la colère et le bonheur, les enfants n’ont majoritairement pas pu identifier correctement les autres émotions, aussi bien sur les photos de chiens que sur celles de chimpanzés. Ce qui confirme que la faculté de compréhension des émotions et sentiments canins est obtenue avec l’âge et l’expérience.

Juliane Bräuer dit espérer que les travaux de ce type pourront être utilisés pour « réduire l’occurrence d’incidents négatifs entre les humains et les chiens, causés par l’incapacité des humains à déchiffrer les signaux canins. »

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