Olivia Augereau (SOS Pets&Co) : « Beaucoup d’animaux sauvés grâce à notre application ! »

En mai 2017, Olivia et Luc Augereau ont lancé SOS Pets&Co. Déjà téléchargée plus de 18 000 fois sur Play Store et Apple, l’application révolutionne l’urgence médicale pour les animaux. La géolocalisation vous permet de trouver un vétérinaire autour de vous et vous aider à faire preuve d’une réactivité souvent salvatrice. Sa co-fondatrice, Olivia, nous en dit davantage.

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Olivia, SOS Pets&Co est, comme son nom le suggère, l’application indispensable à avoir sur soi si l’on possède un ou plusieurs animaux.

Tout à fait. Elle permet de trouver les vétérinaires ouverts autour de soi, de contacter le centre antipoison. Vous pouvez enregistrer toutes les informations concernant votre animal. Depuis la mi-octobre, vous avez à disposition un carnet de santé très développé. Vous pouvez enregistrer des photos, des analyses, des radios, programmer les rappels de vaccins antiparasitaires, vermifuges. Toutes ces informations sont partageables avec la personne de votre choix. Que ce soit un vétérinaire, un pet-sitter, une personne de la famille qui garde l’animal. Cela permet d’avoir toutes les informations à disposition sans avoir besoin de prendre le carnet de santé. A noter également que les taxis animaliers agréés sont également référencés sur l’application.

Comment vous est venue cette idée ?

Il y a quelques années, alors en vacances dans le sud de la France, nous avons eu quelques soucis avec l’un de nos chiens, un Beagle. Un 14 juillet, notre animal n’était pas dans son état normal. Nous avons tenté de trouver un vétérinaire. Cela s’est révélé extrêmement compliqué. Nous avons fini par trouver un vétérinaire à 30 km du lieu où nous étions. Nous ne possédions pas de voiture. Et allez trouver un taxi qui accepte un chien de taille moyenne, mais également malade… C’était impossible ! Du coup, il a fallu attendre le lendemain. Notre chien avait fait un AVC. Les séquelles ont été fatales 2 ans plus tard. Cette aventure nous a touchés. Nous avons repris, par la suite, des études dans la relation animale et, notamment, dans la relation avec le chien. Cela se passait à l’ENVA (Ecole nationale vétérinaire d’Alfort), à Maison-Alfort. Nous avons effectué d’autres formations en plus.

Pour devenir ?

Coachs canins. En parallèle de cela, nous avons monté une maison d’hôte pour chiens. Nos clients nous appelaient régulièrement le soir, le week-end, car leur chien avait des problèmes de santé. Nous ne sommes pas vétérinaires (rires). Il y avait donc un problème. Nous avons cherché des applications qui pouvaient exister. Nous n’avons rien trouvé de concluant et d’efficace. Nous avons décidé de lancer SOS Pets&Co.

Avec, comme priorité, répondre à l’urgence médicale ?

Au départ, oui, cela nous semblait être le plus important. Sachant que trouver un vétérinaire autour de soi, dans l’urgence, c’est très compliqué. De plus, nous sommes souvent démunis. Ensuite, il y a eu le carnet de santé. Désormais, nous développons l'application avec l'insertion de tous les autres professionnels animaliers : les toiletteurs, éducateurs, pensions, alimentation, accessoires, qui peuvent permettre au propriétaire de trouver tout ce qu'il lui faut autour de son animal. L’idée est que l’application devienne incontournable.

Tous les vétérinaires ont accepté d’être référencés ?

Nous n’avons pas besoin de leur autorisation, car ces informations sont publiques. En revanche, les vétérinaires sont au courant qu’ils sont dans notre application. Et s’ils ne veulent pas y apparaître, nous les retirons sans problème.

Avez-vous eu des retours d’animaux sauvés grâce à votre application ?

Oui, énormément. Nous avons beaucoup d’animaux sauvés grâce à notre application. Par exemple, une personne rentrait de vacances à Noël et son chien n’était pas bien dans la voiture. Elle a suspecté une ingestion de chocolat… Grâce à l’application, elle a pu sauver son chien en quittant l’autoroute pour trouver un vétérinaire à côté. Une autre utilisatrice possède un chien qui connaît des allergies. Un dimanche, celui-ci a gonflé. Il a pu être secouru. Nous avons beaucoup de messages sur les réseaux sociaux pour nous remercier.

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A la base, Luc et vous travailliez dans des domaines totalement différents du monde animal.

Effectivement, j’oeuvrais dans le qualitatif et Luc était dans le cinéma, dans la post production. Nous avons repris nos études.

Avec comme point de départ ce problème de santé de votre Beagle ?

Oui, nous nous sommes alors intéressés de plus en plus au monde animalier. Nous avons lancé ensuite l’application, car on la trouvait essentielle pour les propriétaires. La développer se fait au fur et à mesure, car on prend conscience de certains manques. C’est un univers qui nous plaît. De plus, nous sommes propriétaires d’animaux également, donc nous parvenons à nous mettre à la place des utilisateurs. Mon métier de base me sert tous les jours puisqu’on interroge les propriétaires afin de connaître leurs besoins. Nous voulons satisfaire le plus grand nombre. Nous observons et interrogeons quotidiennement.

Développer votre application en l’ouvrant à tous les professionnels en lien avec les animaux n’est-il pas un travail trop important ?

Précisons que le référencement se fait par des abonnements pour le coup. Toutes les personnes référencées doivent répondre à une charte sur la bienveillance et le respect de l’animal, mais aussi du propriétaire.

C’est-à-dire ?

Au départ, nous avons été éduqués avec les méthodes traditionnelles et coercitives. Nous avons grandi, Luc et moi, avec des animaux. Mais nous avons toujours eu cette idée de hiérarchie et de dominance. En reprenant nos études, cette vision a totalement été modifiée. Notre façon de percevoir l’abord du chien et la manière de communiquer avec lui a changé. Nous abordons désormais une éducation collaborative et non pas sur ce que désire le propriétaire.

Les professionnels devront adhérer à cette vision ?

Tout à fait. C’est une charte fondée sur la bienveillance et le respect de l’animal. Les méthodes coercitives sont exclues, comme l’utilisation des colliers étrangleurs. Les personnes qui signent la charte s’engagent à ne pas utiliser ces méthodes traditionnelles. Les pensions doivent respecter les besoins éthologiques des animaux dont ils ont la garde. Il convient de savoir les besoins de chaque espèce et de les satisfaire, mais aussi de communiquer avec les propriétaires. Nous souhaitons que l’application mette en avant les professionnels, hors vétérinaires, qui utilisent des méthodes bienveillantes par rapport à l’animal.

Les vétérinaires n’ont, eux, aucune obligation de recourir à ces méthodes ?

Pour eux, non, il n’y a aucune obligation et donc aucun abonnement. Ils sont référencés à la base, car nous avons vraiment besoin d’eux. Néanmoins, si certains vétérinaires font encore usage ou défendent les méthodes traditionnelles, cela commence à évoluer.

Combien d’animaux possédez-vous ?

Nous avons 3 chiens (un Beagle et 2 Cursini), 4 chats et 5 furets.

Vous avez donc usé de cette méthode bienveillante ?

Exactement. De toute façon, il faut bien se dire qu’avec les chiens corses, a méthode traditionnelle est catastrophique. Cela nous aide fortement pour comprendre les atouts de la méthode bienveillante.

Pouvez-vous nous donner les particularités du Cursinu ?

Il s’agit d’un chien polyvalent. C’est d’ailleurs le seul chien polyvalent français. Il lui faut constamment travailler. A partir du moment où il dispose de son quota quotidien de promenades en liberté, où il peut s’adonner à la chasse et découvrir son environnement, alors cela se passe très bien. Si, pour une raison ou une autre, vous ne le sortez pas pendant 2 jours, il peut monter en tension. Ce sont des chiens qu’il faut éduquer, avec une main de fer dans un gant de velours. Ils ne sont pas faciles. Ils sont très intelligents comme beaucoup de chiens mais peuvent se braquer très facilement. C’est une race à ne pas mettre entre toutes les mains.

Il faut de l’expérience ?

Oui, de l’expérience, du temps et de l’investissement.

Aujourd’hui, l’entente entre vos animaux doit être parfaite pour éviter les problèmes dans votre foyer…

Vous savez, il y a parfois certains soucis. On ne laisse jamais seuls les furets avec les chiens et les chats. Il faut savoir que les furets mordent pour jouer. Nos chats en ont peur. En général, nous avons toujours 2 chiens qui sortent. Après, entre nos chiens et nos félins, cela se passe bien.

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Après SOS Pets&Co, avez-vous l’envie de développer d’autres applications ?

Non, nous n’allons pas créer une nouvelle application. Nous souhaitons déjà développer celle-ci. Nous l’avons ouvert aux NAC et aux chevaux. C’était une demande de nos utilisateurs. Nous avons un projet avec l’animal en ville et les déjections canines. Nous rencontrons à ce titre les mairies afin de tisser un relai national pour les sacs de déjections canines. Cela permettrait aux propriétaires de trouver, où qu’ils aillent, ces sacs.

Il s’agit d’un sujet très souvent abordé, avec une tendance vers la verbalisation…

Nous souhaiterions changer cette optique. Que l’on arrête de verbaliser tout et n’importe quoi. Nous souhaitons que l’on aide les propriétaires dans ce sens. On se rend compte que les propriétaires sont également mal vus par les non-propriétaires à cause du non-ramassage des déjections…

Propos recueillis par Laurent Mazure

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