Responsable de la malnutrition de son chien, la justice le relaxe pour cause de dépression
Action Protection Animale avait interpellé la gendarmerie au sujet d’une chienne souffrant clairement de malnutrition et qui n’avait pas été vue par un vétérinaire depuis un certain temps. Contre toute attente, le parquet a classé l’affaire sans suite, une décision que l’association ne comprend pas.
L’incompréhension et la surprise sont totales du côté de l'APA (Action Protection Animale), qui tente de sauver une chienne de 11 ans découverte dans un état de maigreur extrême. Alors qu’elle s’attendait à ce que la gendarmerie intervienne et que l’animal soit saisi, le parquet en a décidé autrement, comme le rapportait Paris-Normandie dimanche 28 novembre.
Le canidé en question, Boxer répondant au nom de Gaïa, vit donc toujours chez son propriétaire à Clef-Vallée-d’Eure dans l’Eure. L’équipe de l’APA avait pu la voir et la prendre en photo, constatant qu’elle n’avait plus que la peau sur les os et apprenant qu’elle n’avait plus été examiné par un vétérinaire depuis des années.
Après avoir sollicité la gendarmerie de Gaillon à plusieurs reprises et espérant une intervention de sa part, on a annoncé à l’association que les militaires ne pouvaient rien faire car le parquet avait classé l’affaire sans suite. Motif : une autre association s’était engagée à nourrir Gaïa et le maître avait promis de l’emmener chez le vétérinaire.
Un score corporel de 2/9 correspondant à une maigreur extrême
Propriétaire qui, lors d’un premier contact téléphonique avec les gendarmes, avait déclaré ne pas savoir pourquoi la chienne était si maigre, avant de reconnaître qu’il n’avait plus les moyens de la nourrir, précise l'APA sur son site. L’intéressé serait toutefois salarié et disposerait d’un revenu mensuel.
L’examen vétérinaire avait pourtant débouché sur un diagnostic peu rassurant, le praticien ayant attribué au quadrupède « un score corporel de 2/9 correspondant à une maigreur extrême. La prise de sang sera normale, ce qui indique que l’animal n’est vraisemblablement pas malade mais que son état serait dû à de la malnutrition chronique », toujours d’après l’association.
« Nous ne demandons pas aux autorités judiciaires de faire leur travail »
La décision du parquet aurait également été motivée par le souhait de ne pas « faire passer un animal avant cet homme » qui souffrirait de dépression. Un point à propos duquel l'APA ne décolère pas : « Nous ne demandons pas aux autorités judiciaires d’aimer les animaux, ni de les faire passer avant le reste. Nous leur demandons simplement de faire leur travail au même titre que nous faisons le nôtre. »
Par ailleurs, l’association indique que le substitut du procureur en charge de l’affaire a fait savoir à la gendarmerie « que si l’animal venait à disparaître, nous serions directement mis en cause ». L'APA a donc le sentiment de s’être retrouvée « sur le banc des accusés » et a l’intention de « faire une citation directe devant le tribunal ».
Par Alexandre Dieu
Rédacteur en chef
Passionné d’écriture, des réseaux sociaux (et bien évidemment des animaux), Alexandre Dieu est le rédacteur en chef de Woopets. Diplômé d’un Master Métiers de la rédaction, il travaille en harmonie avec 2 vétérinaires, une éducatrice canine, un journaliste et 2 rédacteurs spécialisés mobilisés pour Woopets.
4 commentaires
Invité a écrit : 30/11/21
Voilà encore un exemple du dysfonctionnement de la justice française. Ce substitut semple n'éprouver aucune empathie pour les animaux. Or si le propriétaire .a besoin d'aide, c'est aux services sociaux de s'en occuper. Il a reconnu ne plus avoir les moyens de s'occuper du pauvre animal donc, pour le bien des deux, la chienne aurait dû être aisie et confiée à un refuge. Sa vie est en jeu mais ce substitut l'a condamnée à mort et, que je sache, ce n'est- pas son rôle. A-t'il seulement lu l'article 521.1 du Code pénal ? il ne s'agit pas ici de condamner le propriétaire mais d'épargner à ce canidé une mort douloureuse et surtout injuste. Ce substitut devrait avoir honte !!!
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Invité a écrit : 01/12/21
Décision de justice d'autant plus révoltante qu'elle est inappropriée à la situation et condamne cette malheureuse chienne à mourir de faim. Dans quel monde cruel et injuste vivons nous ?
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Invité a écrit : 01/12/21
immonde, cette "justice" de merde !!! mais comment peut-on laisser cette pauvre chienne ainsi ???? pourquoi cet homme (qui travaille) ne donne t'il pas à manger à sa chienne. S'il n'en veut plus, qu'il la donne !!!! j'ai signé la pétition il y a quelques semaines à son sujet et je suis vraiment trop triste que la pauvre chienne soit encore sur place....J'espère que d'ici peu, la chienne aura été retirée
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Invité a écrit : 03/12/21
Il faut vraiment que toutes les grandes associations de mobilisent pour que cette pauvre bête doit retirée en urgence. Un courrier avec des photos criantes d'une triste réalité et d'une urgence absolue devraient être envoyés au Président Mr Macron, qu'il intervienne immédiatement... C'est à rien y comprendre, à l'heure où le gouvernement et la grande majorité des gens de mobilisent pour redonner leur vraie place aux animaux, qu'on les respecte, qu'on punisse plus sévèrement les actes de maltraitance, etc... Là, on a un animal en grande détresse et souffrance et la justice cautionne !!! C'est aberrant ! Il faut frapper plus haut, mettre le Président Macron devant ses responsabilités... Passer cette affaire devant les médias, la télévision....que tout le monde soit au courant. Il faut que le calvaire de ce chien s'arrête et arrêter de trouver des excuses à ce maître indigne... On ne laisse pas son chien dépérir à ce point, dire qu'il n'avait pas les moyens de le nourrir et lui, il mangeait par contre, ou est il aussi maigre que son chien ???
Si vraiment problèmes financiers, il aurait pû demander de l'aide auprès d'une spa, d'une asso... Il est impardonnable, il le laisse mourir de faim, mourir à petit feu... J'espère que l' Apa arrivera à la sauver ! Tenez nous au courant !
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