Solutions funéraires, importance du souvenir, évolution de la réglementation : comment les Français vivent-ils le décès de leur animal de compagnie ?

« Quelqu’un m’a demandé quelle était la chose la plus difficile dans le fait d’avoir un chien. J’ai répondu : lui dire adieu », a écrit l’universitaire Marjorie Garber. Nombre de propriétaires d’animaux se reconnaissent dans cette citation. Les chats, les chiens et autres petites bêtes sont de plus en plus considérés comme des membres de la famille. Quand l’heure de rejoindre le pont de l’arc-en-ciel arrive, ces partenaires de vie exceptionnels laissent leurs propriétaires en deuil. Une enquête menée par Datapets pour Esthima en février 2024 se penche sur la manière dont les Français vivent la disparition de leur animal de compagnie. Zoom sur les résultats.

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Au fil des ans, la relation entre l’Homme et l’animal a considérablement évolué, à tel point que nous assistons au phénomène florissant de « pet-parentalité ». Le lien nous unissant à nos boules de poils s’avère fort, unique et immuable.

Comme l’a si bien souligné Cédric Sapin-Defour, auteur du livre à succès Son odeur après la pluie, « prendre un chien, c’est accueillir un amour immarcescible ». Une remarque tout aussi valable pour les chats ou encore les NAC, ces adorables petites bêtes qui égayent notre quotidien !

Pour 87,4 % des répondants à l’enquête réalisée par Datapets pour Esthima, leader des pompes funèbres animalières, « l’animal est avant tout un membre de la famille ». Cette relation dépasse même les barrières de l’amitié, car certains (14,4 %) assurent qu’il est tout pour eux.

Une grande partie des maîtres estiment que leur trésor sur pattes leur apporte de l’amour, du réconfort et de la vie. À notre époque, le lien émotionnel qui nous rapproche de nos animaux de compagnie se révèle être beaucoup plus important qu’autrefois.

Le deuil animalier, une épreuve difficile à surmonter et un sujet encore sensible dans la sphère professionnelle

Vivre avec un chat, un chien ou tout autre petit compagnon, c’est savourer des années de bonheur. Mais la Mort finit toujours par séparer un animal et son adoptant. Lorsque sonne l’heure du départ pour le grand voyage sans retour, pléthore de maîtres font face au deuil, une épreuve difficile à traverser.

D’après le sondage effectué par Datapets pour Esthima, 39,4 % des Français veulent se donner du temps pour apprivoiser leur deuil. Bien que les jours, les semaines et les mois défilent, 22,6 % des propriétaires endeuillés n’ont toujours pas surmonté la perte de leur animal de compagnie. Ce chiffre connaît une hausse de 4,6 % par rapport à l’étude menée en 2022 par Woopets pour Esthima.

Si la place de nos boules de poils a bien évolué, qu’en est-il de la reconnaissance du deuil animalier ? Pour 44,7 % des sondés, le décès d’un animal est une douleur reconnue par les proches. Certains d’entre eux (13,2 %) sont même partis en quête de conseils au sein de la sphère privée pour les obsèques de leur défunt protégé.

La donne change dans le milieu professionnel, où le sujet reste sensible. 59,2 % des répondants ne se sont pas sentis soutenus par leur employeur ; et 52,2 % auraient aimé se voir proposer un jour de congé pour faire le deuil de leur petit compagnon. Pour rappel, d’un point de vue légal, aucune règle oblige pour l’instant un employeur à imputer un congé à ses salariés en deuil après la perte de leur animal de compagnie.

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77 % des propriétaires connaissent les solutions existantes pour le devenir du corps de leur animal

Le saviez-vous ? Il est interdit d’enterrer son animal dans le jardin. En effet, l’article L226-4 du Code rural et de la pêche maritime a été abrogé au 1er janvier 2016. La seule solution autorisée demeure la crémation (voire l’inhumation dans un cimetière animalier).

42 % des personnes interrogées par Datapets pour Esthima savent que cette pratique est désormais proscrite. Depuis 2 ans, les inhumations dans les jardins privés connaissent une baisse, tandis que les prises en charge par les crématoriums animaliers sont en hausse. 29 % des sondés (soit +9,6 % par rapport à 2022) se dirigent davantage vers les services de pompes funèbres pour animaux.

Nos meilleurs amis à 4 pattes laissent généralement un vide immense après leur départ. En raison de leur statut particulier au sein des foyers français, ils méritent de quitter dignement leur vie ici-bas. À l’heure actuelle, il existe diverses solutions funéraires pour accomplir cette tâche en toute sérénité. 77 % des maîtres ayant répondu à l’enquête les connaissent. En 2 ans, ce chiffre a considérablement augmenté (+20,9 %).

À titre informatif, 71,3 % des sondés ont suivi les conseils de leur vétérinaire pour choisir les obsèques de leur petit compagnon.

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L’importance d’organiser le souvenir de son animal de compagnie décédé

En raison de la place centrale occupée par les animaux dans les foyers et le cœur des Français, il est essentiel pour nombre d’entre eux (23,90 %) d’offrir de belles obsèques respectueuses à leur ami à fourrure. Comme dans le cadre d’un décès humain, organiser le souvenir de son animal de compagnie s’avère important et contribue à favoriser le travail de deuil.

En 2022, 32 % des propriétaires interrogés ont déclaré vouloir conserver un souvenir tangible de leur boule de poils. Aujourd’hui, ce nombre connaît une légère augmentation (33,81 %).

Les photos arrivent en tête de liste (39,4 %), suivies par l’urne funéraire (23,4 %). Comme nous le montre cette étude, la conservation des cendres d’un chat, d’un chien ou de tout autre animal de compagnie tend à se démocratiser. Cette pratique a augmenté de 6,7 % en 2 ans.

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Vers une évolution des règles funéraires ?

Souvenez-vous : en 2015, le Parlement a officiellement accordé la qualité « d’êtres vivants doués de sensibilité » à nos amis les animaux. Un nouvel article (515-14) a ainsi été introduit dans le Code civil pour concrétiser ce statut, preuve de l’évolution du regard porté sur les créatures adorables qui partagent notre vie.

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Néanmoins, leur dépouille est toujours considérée comme un déchet. D’après les résultats de l’étude, la majeure partie des possesseurs d’animaux (89,9 %) souhaitent une évolution de la loi à ce niveau. Enfin, 70,3 % des répondants sont sensibles à l’aspect écologique pour le choix des obsèques de leur animal de compagnie.

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