Une étude révèle les effets négatifs des cris de l'Homme chez le chien. Ils créeraient stress et anxiété
D’après les conclusions d’une étude publiée la semaine dernière, les méthodes d’éducation canine basées sur les sanctions ont des conséquences néfastes et à long terme sur la santé mentale des chiens. Cris, colliers de dressage et autres formes de punitions sont pointés du doigt.
Dirigée par la biologiste Ana Catarina Vieira de Castro de l’Université de Porto au Portugal, une équipe de chercheurs internationale s’est intéressée à l’efficacité et aux effets des différentes méthodes d’éducation appliquées sur les chiens ; celles relevant du renforcement positif et donc basées sur la récompense, ainsi que celles dites négatives, où l’on mise sur les sanctions.
Les résultats de cette étude avaient été révélés en pré-impression l’année dernière dans BioRxiv, et publiés le 16 décembre dernier dans la revue PLOS One. Des travaux similaires avaient été réalisés par le passé, mais ils portaient sur des chiens policiers ou de laboratoires. Cette fois-ci, ce sont des animaux de compagnie qui ont été observés.
42 de ces chiens provenaient de 3 établissements d’éducation canine positive, tandis que les 50 autres avaient été éduqués dans 4 écoles privilégiant les techniques coercitives : cris, manipulations physiques, tensions sur la laisse…
Chaque chien a été filmé pendant 15 minutes au cours de 3 séances. Les chercheurs ont scruté leurs comportements et ont prélevé des échantillons de salive afin de mesurer leurs niveaux de cortisol, hormone associée au stress.
Ils n’ont pas été surpris de découvrir que les canidés éduqués selon les méthodes négatives présentaient des taux de cortisol élevés. De plus, ils montraient plus fréquemment des signes d’anxiété (bailler, se lécher les babines…) que leurs congénères qui avaient reçu un apprentissage positif. Ces derniers avaient également des niveaux de cortisol normaux.
Un mois plus tard, ces chiens ont été soumis à un exercice. Ils devaient localiser le plus rapidement possible l’un des 2 gamelles disposées de façon aléatoire dans une pièce. L’une contenait un morceau de saucisse, tandis que l’autre était vide.
Les chiens du groupe « positif » ont été plus véloces que ceux éduqués par les sanctions à trouver la bonne écuelle. Pour les auteurs de l’étude, cela démontre que l’apprentissage négatif n’est assurément pas plus efficace que celui basé sur le renforcement positif. Ils expliquent également les performances du premier groupe par le fait qu’ils sont habitués à agir selon une logique de récompense.
Dans où ils présentent leurs conclusions, ils soulignent que « le bien-être des chiens éduqués via des méthodes négatives est en danger, surtout si ces techniques sont utilisées dans des proportions élevées ».
Par Alexandre Dieu
Rédacteur en chef
Passionné d’écriture, des réseaux sociaux (et bien évidemment des animaux), Alexandre Dieu est le rédacteur en chef de Woopets. Diplômé d’un Master Métiers de la rédaction, il travaille en harmonie avec 2 vétérinaires, une éducatrice canine, un journaliste et 2 rédacteurs spécialisés mobilisés pour Woopets.
1 commentaire
Invité a écrit : 23/12/20
il n'y a pas besoin de faire des études pour savoir que les cris d'humains (et certains gestes) créent angoisse et stress chez l'animal
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