Histiocytose chez le chien

Les histiocytoses sont un groupe de maladies différentes qui touchent pratiquement toutes les races de chiens. On trouve l'histiocytome cutané, les histiocytoses réactionnelles et l'histiocytose maligne.

À part l'histiocytome cutané, qui est très récurrent chez les chiens, les autres formes de l'histiocytose sont assez rares.

Les histiocytes sont des cellules immunitaires localisées dans le tissu conjonctif, ce sont des macrophages qui seront les premiers en contact avec les agents pathogènes. Ces cellules vont présenter les antigènes (une partie des agents pathogènes) aux lymphocytes afin de les activer et de défendre l’organisme contre les agressions.

L'histiocytose maligne

L'histiocytose maligne, appelée aussi sarcome histiocytaire (SH) (localisé ou disséminé), est une maladie cancéreuse très peu fréquente. 

Le sarcome histiocytaire localisé se présente sous la forme d’une masse souvent proche d’une articulation et concerne les histiocytes dans le tissu conjonctif. Elle se propage assez tardivement à l’ensemble de l’organisme par les métastases. 

Elle touche principalement les Bouviers Bernois, Golden Retrievers, les Labradors, le Flat Coated Retriever et le Rottweiler, de 2 à 15 ans.

La forme disséminée de cette histiocytose ne touche pas la peau mais différents organes internes (reins, foie, rate, poumons…). Les Bouviers Bernois sont très prédisposés à ce type de tumeur, il existe d’ailleurs un test génétique spécifique pour cette race (test SH) commercialisé par les principaux laboratoires et à destination des éleveurs.

Le SH localisé se reconnaîtra par l’apparition d’une masse à la surface de la peau, puis les métastases entraîneront l’apparition d’autres signes cliniques généraux comme de l’hyperthermie (fièvre), de la toux et des difficultés respiratoires, une apathie (fort état de fatigue), une anorexie et donc une perte de poids. Certains individus pourront également avoir des difficultés ambulatoires. Lors du SH disséminé ce seront ces signes cliniques qui mèneront le propriétaire à consulter un vétérinaire, l’atteinte étant principalement interne.

Le diagnostic pourra se faire par imagerie (échographie, IRM) ou prélèvements de tissus pour effectuer des analyses histologiques (analyse des tissus). 

Il n'y a malheureusement pas de remède ; le vétérinaire pourra seulement prolonger la vie de votre chien grâce à la chimiothérapie en assurant une bonne qualité de vie pour les jours qui restent.

Les histiocytoses réactionnelles 

Les histiocytoses réactionnelles se présentent sous 2 formes différentes : cutanée et systématique. Les 2 ne sont pas cancéreuses. 

L'histiocytose cutanée est caractérisée par des plaques cutanées qui peuvent mesurer 4 cm et sont parfois dépourvues de poils. Il est à noter que les lésions ne provoquent pas de douleurs, ni de démangeaisons. C'est une forme d' histiocytose non génétique et plutôt rare, qui touche particulièrement :

• Les Golden Retriever
• Les Bergers Allemands
• Les Epagneuls
• Les Colleys

Le pronostic de cette affection est a priori favorable. Près de 50% des chiens répondent aux traitements.

L'histiocytose systémique évolue irrégulièrement et chroniquement. Cette maladie touche principalement le Bouvier Bernois et, à un degré moindre :

• le Labrador
• Le Rottweiler
• Le Doberman
• Le Berger belge
• L’épagneul d'eau iralndais
• Le Caniche
• Le Border collie
• Le Golden retriever
• Les races croisées                                                                                                                             

Comme l'histiocytose cutanée, l'histiocytose systémique atteint aussi la peau mais affecte, en même temps, d'autres organes tels que la cavité nasale, les yeux, les poumons, le foie, la moelle osseuse, la rate et le rein. Elle s'accompagne généralement de :

• Perte de poids
• Anorexie
• Léthargie

Malheureusement, cette maladie répond mal aux traitements à cause de sa forme chronique. La moyenne de la période de survie du chien est comprise entre 9 et 10 mois (Dobson et Duncan 2003 – Ettinger 2000 – Paterson et coll. 1995 – Vail 2001). 

Le diagnostic est difficile, la maladie étant rare, elle est rarement la première hypothèse du diagnostic différentiel. Elle est donc étudiée plus tardivement par des biopsies et des analyses histologiques ainsi que des échographies, IRM… Cela n’a pas d’influence particulière sur le pronostic vital étant donné la mauvaise réponse aux traitements.

L'histiocytome cutané 

L'histiocytome cutané est une néoplasie cutanée, généralement bénigne. Elle forme un nodule rond et indolore, mesurant entre 1 et 2 centimètres de diamètre. Elle peut cependant s’ulcérer, sa surface étant assez fragile. Elle touche particulièrement les chiens jeunes (moins de 3 ans). Cette affection décroît donc avec l'âge. Les zones les plus touchées chez l'animal sont :

• La face
• L'extrémité des membres
• Les pavillons auriculaires

Les races les plus exposées à cette affection sont :

• Les Boxers
• Les Teckels
• Les Dogues allemands
• Les Cockers
• Les Bergers des Shetland
• Les Bull Terriers
• Les Shnauzers
• Les Epagneuls

Le diagnostic doit être fait par cytoponction (ponction de la masse avec une aiguille) puis cytologie (analyse des cellules composant la masse). Parfois il faudra réaliser une biopsie pour une analyse histologique qui sera effectuée par un laboratoire spécialisé. Généralement, les lésions de l'histiocytome cutané disparaissent spontanément. Certaines formes, plus ou moins complexes et persistantes, nécessitent des antibiotiques ou une intervention chirurgicale. Le pronostic de cette affection est très bon.