Joo Le Mercredi 31 Août 2011 à 22:21 - édité Le Jeudi 01 Septembre 2011 à 13:38
Les poissons rouges en ont ras-le-bocal !
Août 2011. Une proposition de loi pour interdire l’utilisation du bocal comme aquarium pour poisson rouge ? One Voice est pour et soutient la démarche du député Zumkeller qui a mis la question entre les mains du ministre de l’agriculture.
Au début de l’été, le sujet a alimenté les sarcasmes et un certain cynisme. Pourtant, dans un pays qui se targue de bien-être animal, notamment à travers des législations qui régissent les comportements et les responsabilités des propriétaires d’animaux domestiques et de compagnie, le sujet est loin d’être anecdotique. A l’instar d’un certain nombre d’animaux familiers, le poisson rouge est en effet traité comme un simple objet d’agrément, voire de décoration. Pire comme un lot de fête foraine ou autres kermesses qui finit, dans la majorité des cas, dans la cuvette des toilettes faute de soins et de connaissances sur sa véritable nature.
Un être de chair et de sang
Le poisson rouge, faut-il le rappeler, est avant tout un être vivant qui a des besoins physiologiques et comportementaux. Le contraindre à vivre dans un bocal le condamne à une mort certaine et prématurée. Il grandit tout au long de sa vie et les quelques centimètres cube d’eau, dénués la plupart du temps des installations nécessaires (filtre, aération, plantes, etc.), deviennent très vite un concentré de souffrances. Plus il grossit, plus le poisson rouge produit de déchets organiques qui, dans un si petit espace, finissent par l’empoisonner. L’oxygène nécessaire y est aussi insuffisant ce qui conduit à son asphyxie lente mais irréversible. La faible masse d’eau et la fine enveloppe de verre n’offrent pas une résistance suffisante aux écarts de température. Le jour, l’animal trempe dans une soupe chaude et quelques heures plus tard dans un bain glacé. Ces variations sont à l’origine de nombreuses maladies, sans parler du stress occasionné.
Des capacités cognitives indéniables
Car le poisson rouge n’est pas seulement un être de chair et de sang. C’est aussi un être sentient. Il est capable d’éprouver stress mais aussi peine et douleur. Sa mémoire peut remonter jusqu’à 3 mois. Une étude universitaire réalisée à Belfast a confirmé qu’il pouvait apprendre à éviter la douleur. Dans son dernier rapport consacré à la sentience des animaux, One Voice a d’ailleurs rapporté les recherches réalisées aux Etats-Unis qui démontrent les extraordinaires capacités d’apprentissage du poisson rouge. Par ailleurs, comme ceux de son espèce, le poisson rouge est un animal grégaire vivant en banc. Sa vie sociale est riche et essentielle à son développement. Or, en le confinant dans cette prison de verre, l’humain le prive de la présence d’un partenaire de jeu et de vie.
Par-delà le bocal
En plus de soulever le problème, la question du député du Territoire de Belfort (Franche-Comté) a surtout le mérite d’interroger le comportement humain face à un autre être vivant. Le sourire d’un enfant vaut-il la souffrance d’un poisson rouge ou d’un autre animal ? Non. Le plus beau cadeau qu’un adulte peut lui offrir c’est de lui permettre de découvrir l’infinie richesse de la nature, des différentes formes de vie et d’être. Apprendre à respecter les animaux, c’est aussi apprendre à respecter la vie humaine, dans toute sa diversité. Pour cette raison, et toutes les autres, One Voice appuie cette démarche. En Europe, l’Italie, l’Allemagne, les Pays-Bas ont d’ores et déjà légiféré pour la fin du bocal.
wwwone-voice.com