Joo Le Samedi 26 Novembre 2011 à 22:56 - édité Le Samedi 26 Novembre 2011 à 22:58
Expérimentation animale : la fin du test d’irritation cutanée sur lapins !
La Commission européenne autorise enfin une méthode in vitro pour remplacer le test d’irritation cutanée sur les lapins. Cette mesure épargnera les souffrances et la vie de milliers de lapins chaque année. Elle donnera des résultats plus fiables sur la toxicité des produits.
Un test validé et disponible depuis plus de 2 ans
La Commission européenne a annoncé, le 23 juillet, l’adoption dans l’Union européenne (UE) d’une méthode alternative pour remplacer le test d’irritation cutanée sur les lapins. Il n’est donc plus permis d’utiliser des lapins pour tester le pouvoir irritant des produits chimiques et des cosmétiques. Dans ce type de test, la peau du lapin est rasée puis le produit est appliqué de façon répétée. Les chercheurs observent et quantifient ensuite les réactions cutanées qui peuvent se produire, notamment de douloureuses inflammations.
La méthode alternative retenue est un test in vitro réalisé sur de la peau provenant de personnes volontaires. Ses noms commerciaux sont EpiSkin, EpiDerm et SkinEthic. One Voice et toutes les associations de protection et de défense animales ont fait pression pendant des années pour que l’UE autorise cette méthode, qui a été validée par le Centre européen pour la validation de méthodes alternatives en avril 2007. Il est regrettable qu’il ait fallu plus de 2 ans pour qu’une méthode validée et commercialement disponible reçoive une autorisation officielle dans l’UE.
Un pas vers l’interdiction de toute expérimentation animale
Cette mesure constitue une étape importante vers l’interdiction de toutes les expérimentations sur les animaux dans l’UE.
Le docteur vétérinaire André Ménache, directeur d’Antidote Europe, précise que l’UE aurait pu effectuer cette démarche depuis longtemps. Il donne un deuxième exemple : le test d’activation des monocytes (MAT), qui pourrait remplacer les tests de pyrogénicité actuellement faits sur des lapins afin de déterminer si un produit pharmaceutique peut provoquer de la fièvre, a été mis au point en 1988. Le MAT se base sur les réactions de globules blancs de personnes qui ont donné du sang. Cette méthode est scientifiquement plus fiable que les tests sur les lapins et ne fait de mal à personne !
Le public doit faire pression sur les autorités
Cette méthode a attendu jusqu’a 2006 – soit 18 ans – pour être reconnue apte à remplacer les tests sur lapins. En 2010, l’UE compte remplacer ces tests sur lapins par le MAT, ce qui épargnera la vie de 200 000 lapins par an. Il aura donc fallu attendre 22 ans pour mettre fin à cette pratique cruelle. Il serait souhaitable que le public fasse pression sur les autorités pour accélérer l’adoption de tests sans animaux.
Un test cruel utilisé depuis plus de 50 ans
Les médicaments qui s’administrent par voie parentérale (non digestive) sont contrôlés pour éviter toute contamination par des pyrogènes (facteurs provoquant de la fièvre). La principale substance pyrogène, une endotoxine présente dans la paroi d’une bactérie, peut provoquer la production de médiateurs de la fièvre par des globules blancs, en particulier les monocytes et les macrophages.
Le test d’apyrogénicité
Dans ce test, les chercheurs injectent la substance à analyser à des lapins dont la température corporelle est surveillée. L’injection est souvent faite dans les veines des oreilles, un lapin peut servir à plusieurs expériences. L’augmentation significative de leur température corporelle révèle la présence de pyrogènes. Cette méthode cruelle est utilisée depuis plus de 50 ans pour contrôler l’innocuité des médicaments.