Joo Le Samedi 26 Novembre 2011 à 22:38
La situation des chats sans abri en France est dramatique
. Une enquête de deux mois réalisée par One Voice en atteste. Vilipendés par la société, ces chats sont confrontés aux pires difficultés pour survivre et sont traqués aujourd’hui comme des « animaux nuisibles ».
Les faits sont sans équivoque. Alors que le chat est l’animal de compagnie préféré des Français, il est aussi l’animal le moins considéré : si plus de huit millions d’entre eux ont pris place dans nos foyers, ils seraient presqu’autant à errer misérablement dans les rues, sans abri. Aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est la triste réalité à laquelle notre enquêteur a été confronté au cours de son investigation. Épaulé par une dizaine de structures spécialisées dans la protection des chats sans abri, il a parcouru pendant deux mois la ville comme la campagne, les usines désaffectées comme les cités sur les traces des chats errants en France. Quel que soit le lieu, la même désolation.
Liberté égale galère
Le chat sans abri, que l’on pourrait croire « libre » et heureux, est en réalité un animal « triste », pétrifié par la peur, souvent malade, toujours sur lequi-vive et dont les seuls buts de la journée sont de trouver sa nourriture et un abri pour se cacher. Comme le montrent les images que notre enquêteur a rapportées, en ville les chats se terrent sous les voitures, dans des vide-sanitaires souvent insalubres, des caves où parfois ils restent enfermés ou emmurés vivants.
Hors de la cité, ils se réfugient dans des sites désaffectés ou sous des abris de fortune, une vieille bâche, des tôles abandonnées. Pour se nourrir, les plus chanceux ont droit à des repas préparés par des associations et disposés çà et là. Les autres font les poubelles, sont condamnés à se mettre en chasse ou à se contenter d’un peu d’eau boueuse lapée dans une flaque. La dégradation de leurs conditions de vie est cause de nombreuses maladies. Poil terne, sale, pelage hérissé, yeux purulents sont souvent les manifestations, entre autres, du coryza, de la gale des oreilles, de la teigne ou encore du sida du chat. Un chat sans abri est en effet mille fois plus exposé à la maladie qu’un chat domestique.
Objets de violence
Autre aspect du peu de considération des chats dans notre société : la cruauté avec laquelle ils sont traités. Notre enquêteur a rapporté nombre d’exemples de chats martyrisés par les adultes comme les enfants. En la matière, l’imagination est diabolique à l’instar de ce « jeu de l’hélicoptère » consistant à attraper un chat par la queue et à le faire tourner jusqu’à rupture de celle-ci. Chats des villes ou chats des champs, ils sont pareillement les exutoires d’une violence extrême allant des jets de pierre, au coup de fusil ou à l’empoisonnement pour les uns, à l’écartèlement sur une poubelle avec du scotch, aux taillades à coups de cutter ou aux mises à feu pour les autres. Leur prolifération, est aujourd’hui considérée par une large partie de la population et des municipalités comme une nuisance à laquelle l’euthanasie massive est la seule réponse.
Cet état de fait est pourtant le fruit de l’irresponsabilité des propriétaires de chats et de l’inaction des pouvoirs publics. Pour un chat stérilisé combien d’autres ne le seront jamais ? Sauver les chats Un autre destin pour ces « compagnons de vie » est pourtant possible.
Sauver les chats
Des expériences menées conjointement par des associations de protection des chats sans abri, des bailleurs et des municipalités ont permis d’instaurer une cohabitation paisible et harmonieuse tout en régulant le nombre de chats. C’est le cas de l’École du Chat de Poitiers (ecoleduchat.poitiers.free.fr) ou l’École du Chat Val d’Yerres et de Seine (www.chatlibr...) en région parisienne que notre enquêteur a pu visiter. Mieux, le chat est au centre de projets pédagogiques ou vecteur de lien social. C’est dans cet esprit qu’a été conçu « Chatipi », un projet porté par One Voice dans le cadre d’une vaste campagne destinée à réhabiliter le chat au sein de la société et à le préserver de la vie misérable décrite dans les deux vidéos ci-après.
Vidéo 1 : Sortir pour manger voir la vidéo
Vidéo 2 : La chasse à la cache voir la vidéo