La protection animale telle que je l’entends est un « SACERDOCE » !
Brigitte Bardot
Brigitte Bardot arbore une crinière de lionne et n’hésite pas à sortir les griffes quand il le faut ! L’inoubliable vedette a mené pléthore de combats pour lutter contre les violences infligées aux animaux. En 1986, elle a même créé la célèbre fondation qui porte son nom. Femme au tempérament de feu, elle rugit de colère face aux injustices et ne mâche pas ses mots. Ses yeux, témoins de trop nombreuses horreurs, sont noyés par des larmes amères destinées à toutes les créatures maltraitées par l’Homme, dont les cris de détresse résonnent dans sa bouche. Woopets a donné la parole à cette figure emblématique de la cause animale.
Vous avez déclaré que les animaux vous ont sauvée. Comment ?
Cette vie magnifique que j’ai eue avec le cinéma, cette célébrité en perpétuelle représentation, cette traque avec les paparazzis, cette vie privée jetée en pâture, mes moindres gestes épiés, commentés, jugés !
Je n’en pouvais plus, cela ne me correspondait pas au plus profond de moi-même. Pour y échapper j’ai fait plusieurs tentatives de suicide. Ayant toute ma vie aimé les animaux et voyant le sort tragique qui leur était réservé, j’ai décidé de vouer la seconde partie de ma vie à tenter de les protéger, de faire comprendre leurs souffrances qui sont si atroces. C’est ainsi qu’en les sauvant, ils m’ont sauvée.
© Fondation Brigitte BardotVotre combat pour les animaux dure depuis longtemps. Aujourd’hui, observez-vous un réel progrès au niveau du bien-être et de la protection des animaux ?
Vous savez depuis 50 ans, chaque jour de ma vie est consacré à leur protection. Je déteste ce mot de « bien-être » qui est mal venu lorsqu’on voit leur épouvantable « mal-être ». Je vois des atrocités quotidiennes, des horreurs que les êtres dits « Humains » leur font subir et je leur voue un mépris et une haine, car ce sont des êtres barbares, cruels dénués de compassion et prêts à tout pour le fric ! Tous les jours, je pleure de désespoir.
Une loi permettant d’être inhumé avec les cendres de son animal de compagnie sera prochainement portée à l’Assemblée nationale. Quel est votre avis sur le sujet ?
Des lois par-ci, des lois par-là ! On s’en fout de toutes ces lois qu’un peu de cœur pourrait remplacer ! Bien des gens se font inhumer avec les cendres de leurs animaux et ils ont bien raison.
Mes grands combats restent encore à gagner !
Vous avez déclaré dans votre livre Larmes de combat, que « la protection animale est une religion ». Quel est le sens profond de cette phrase ?
La protection animale telle que je l’entends est un « SACERDOCE » ! C’est-à-dire que ça vous prend tout votre temps, jours de fêtes y compris, sans vacances, jamais, car chaque jour nous sommes confrontés à des urgences, à des tortures, à des problèmes à résoudre le jour-même.
Il faut un sacré courage, une forte détermination et surtout un amour profond pour avoir cette force de vaincre !
Votre investissement dans la cause animale a toujours été très fort. Estimez-vous avoir gagné votre combat ?
Je n’ai rien gagné du tout, à part quelques bricoles, mais mes grands combats restent encore à gagner ! La chasse, l’hippophagie, les sacrifices rituels, les élevages concentrationnaires, les transports de la honte, les expérimentations animales, la corrida !
Aucun gouvernement, ne m’a accordé au moins le bonheur d’en gagner un ! Après 50 ans de combat, je mérite une petite VICTOIRE !!!
Au cours d’une précédente interview, un auteur nous a affirmé que les animaux ont des messages à communiquer aux humains. Selon vous, si tous les hommes prenaient le temps de les écouter, qu’apprendraient-ils ?
Non seulement les animaux ont des messages à nous communiquer, mais aussi la nature, les arbres, tout ce qui vit et qui se meurt par la faute humaine. Mais dans son orgueil et sa prédominance, l’être déshumanisé n’entend que le fric !
Encore aujourd’hui, certaines personnes ne prennent pas au sérieux les défenseurs des animaux et leur reprochent notamment « leur mauvaise gestion des priorités ». Que leur répondez-vous ?
Comme l’a dit Einstein : « Il y a deux infinis, l’univers et la connerie humaine ! »
© Fondation Brigitte BardotPropos recueillis par Joséphine Voisart