Ma devise, c'est conjuguer savoir-faire et faire savoir
Yoann Latouche
Il connaît les chiens et les chats de A à Z depuis qu’il est tout petit, et ne cesse d’être en quête de nouvelles expériences professionnelles dans le secteur des animaux domestiques. À 31 ans, Yoann Latouche est un expert des races canines et félines. Sa vie, fortement imprégnée par les rencontres et les échanges, a toujours été influencée par sa plus grande passion. Aujourd’hui, il est chroniqueur pour l’émission « William à midi ! » diffusée sur C8 et fondateur de l’agence de communication YLG. Zoom sur cette personnalité enthousiaste et dynamique, qui a mille et une anecdotes dans sa poche.
Yoann, vous avez toujours été un grand amoureux des animaux. Cette passion qui vous fait vivre et vous dévore depuis votre plus tendre enfance, dépasse-t-elle vos plus vieux rêves ?
Quand j’étais enfant et adolescent, j’étais sûr que je travaillerai avec les animaux. De quelle façon ? Je ne le savais pas, mais j’étais certain d’y arriver. Je me posais tout de même beaucoup de questions : « Qu’est-ce que tu vas faire de ta vie ? Quel sera ton métier ? Est-ce que tu vas gagner assez d’argent pour vivre ? » Je n’étais vraiment pas fait pour les études. J’étais un jeune très sûr de lui, comme je le suis encore aujourd’hui, mais à l’époque j’étais quand même stressé par l’avenir. Est-ce que j’ai réalisé mes rêves ? Oui, et j’en étais sûr. Est-ce que si j’avais élevé des chiens, cela aurait été mieux ou pire ? Je n’en sais rien. En tout cas, la vie que j’ai aujourd’hui me convient à 18 000 % !
Vous avez obtenu un BEPA élevage canin et félin, ainsi qu’un bac pro en conduite et gestion d’un élevage à la Maison Familiale Rurale de Guilliers. Pourquoi avoir choisi cette branche spécifique ?
Grand passionné de chiens et de chats, mon grand-père n’élève plus d’animaux aujourd’hui mais il en a toujours beaucoup. Il m’a transmis sa passion depuis tout petit. J’étais abonné à toutes les revues de l’époque, comme 30 Millions d’Amis, Cynomag ou encore Atout Chien. Je connaissais par cœur les encyclopédies de races, tous les livres, toutes les émissions télévisées et de radio : je savais tout sur les chiens et les chats. Vous pouvez désormais me poser une question sur n’importe quelle race ! Je voulais vraiment devenir éleveur à la base. Je ne me suis pas du tout intéressé à l’école parce que, quand j’y suis entré, je savais déjà ce que je voulais faire. Après un parcours scolaire que l’on pourrait juger un peu « chaotique », je suis entré à la Maison Familiale Rurale de Guilliers. Il en existe un grand nombre en France et à travers le monde. La devise, c’est « réussir autrement ». On y apprend un métier. Il y a des matières générales, mais c’est vraiment très axé sur ce que l’élève veut faire plus tard comme métier. J’ai appris la reproduction, l’alimentation, la santé, la prophylaxie, l’éthologie, l’éducation, c’était très précis. Pendant 4 ans, j’étais 15 jours à l’école, 15 jours en entreprise. J’ai été chez des vétérinaires, des éducateurs, des éleveurs ; j’ai découvert tout un tas de métiers animaliers. Je crois qu’il n’y en a pas un seul que je n’ai pas testé !
En 2010, pourtant, vous êtes devenu ambassadeur pour une célèbre marque de Procter & Gamble. Pourquoi s’être tourné vers cette entreprise ?
Je ne me suis pas tourné vers cette entreprise. En fait, je ne savais même pas ce que c’était. Après la formation, je ne me voyais plus être éleveur car j’aurais été obligé de vivre à la campagne. Or, je suis quelqu’un qui adore les animaux, mais aussi les humains. D’autres aiment les animaux, mais pas les hommes. J’apprécie autant l’un que l’autre, je ne les oppose pas. À un moment, je me suis dit que je pouvais devenir technicien de la direction des services vétérinaires. Puis, j’ai réalisé un stage en commerce, obligatoire en Bac pro. Je l’ai effectué dans une entreprise à Vannes d’où je suis originaire. Je ne croyais pas être doué pour la vente… À l’époque, je connaissais tout le monde : les éleveurs, les éducateurs, les vétérinaires ; je participais à des expositions canines ; j’étais bénévole à la SPA depuis 8 ans ; j’étais moniteur d’éducation canine ; bref, je faisais 1 000 choses. J’allais partout, tout le temps. Ce que maintenant nous appelons communément le « réseau », pour moi adolescent, c’était les amis. Les gens venaient me voir pour me faire plaisir et m’acheter des produits. L’entreprise m’a donc embauché. Je suis ensuite parti chez le distributeur de Procter & Gamble, et je suis devenu ambassadeur de la marque Eukanuba, leader dans les pays anglo-saxons, dans la cynophilie, soit auprès des professionnels du chien.
Une expérience qui a changé votre vie...
J’ai voyagé partout dans le monde et découvert plein de gens. Cela m’a apporté une ouverture d’esprit. Grâce à cette entreprise, j’ai beaucoup appris sur le réseau, la communication et la distribution. Cela a été une école incroyable, laquelle m’a permis de rencontrer des personnes formidables. Je pense que c’est un peu l’histoire de la vie, les rencontres. C’était beaucoup de travail, de détermination et de rencontres. Un peu de chance aussi, je pense.
Friand de nouvelles expériences, vous avez été éditeur en chef de Cats et Dogs Revelation. Pouvez-vous nous parler de ces 2 magazines et de votre rôle au sein de la rédaction ?
J’ai été éditeur associé de ces 2 magazines à destination du monde cynophile, c’est-à-dire des prescripteurs. Les prescripteurs désignent toutes les personnes à qui on reconnaît une expertise et qui vont prescrire un produit, un service ou une ligne de conduite à tenir. Par exemple, si vous achetez un chiot dans un élevage, l’éleveur vous prescrira un kit chiot de Royal Canin, une assurance SantéVet, un éducateur canin, un vétérinaire, etc. C’est ce que nous appelons la prescription. L’idée de ces magazines était de parler à tous les prescripteurs du monde animalier, lesquels sont parfois difficiles à capter par certaines marques. C’était un très joli magazine à la Vogue. Ils contenaient énormément d’informations, telles que les résultats des expositions canines, du contenu vétérinaire et de l’actualité sur la cynophilie. Tous les passionnés de chiens et de chats (j’ai toujours autant aimé l’un et l’autre) devaient y trouver des conseils et des actualités. J’ai fait cela pendant presque 2 ans.
Votre parcours professionnel vous a fourni un bagage solide dans le domaine animalier, ce qui vous a d’ailleurs permis de lancer votre propre agence de communication spécialisée dans le secteur des animaux domestiques. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
Lorsque la marque Eukanuba a été vendue, j’ai décidé que j’avais fait mon temps et j’ai monté YLG. Pour être honnête, je savais que je pouvais réussir à faire quelque chose, mais je n’avais strictement aucune idée de ce que cela pouvait être. Au départ, je ne pensais pas du tout à une boîte de communication, mais plutôt de consulting pour parler aux prescripteurs. Je me suis lancé. Il y a d’abord eu les relations presse, puisque je connaissais beaucoup de journalistes grâce à mes apparitions sur les plateaux télévisés. Ensuite, l’explosion des réseaux sociaux, notamment des influenceurs via Instagram, a permis de créer une grosse partie de l’agence : la gestion des réseaux sociaux et les campagnes d’influence pour faire la promotion des produits, des services ou encore des actions de nos clients.
Une entreprise qui n’a pas cessé de se développer…
J’aime dire aux clients que nous partons à l’aventure ensemble. Nous sommes là pour eux, ils peuvent se reposer sur nous. Nous avons dû étoffer l’équipe et les services. Nous établissons des plans de communication et de marketing en fin et en début d’année, et nous nous occupons de l’activation liée à ces plans. Cela passe par les relations presse, les événements pour avoir des retombées presse ou influenceur, les campagnes d’influence pour promouvoir des produits voire de la vente en direct, la gestion des réseaux sociaux qui sont devenus de véritables vitrines au même titre qu’un site web. Le dernier entré dans l’agence est le pôle acquisition avec les campagnes Facebook, Instagram et Google ADS, afin d’aller encore plus loin pour certains de nos clients, pour faire du business en direct sur les réseaux sociaux.
"Si c’est un produit que je ne donnerais pas à mes chiens et mes chats, du moins dans lequel je n’aurais pas confiance, il est hors de question d’en faire la promotion."
Votre devise est « conjuguer savoir-faire et faire savoir »…
Étant donné mon passé dans le domaine des chiens et des chats, je considère avoir développé une expertise. Cela fait 31 ans maintenant, soit depuis que je sais marcher et parler, que je m’intéresse à ce milieu. Je refuse des clients pour un produit que je n’utiliserai pas pour mes animaux. C’est la règle de base. Si c’est un produit que je ne donnerais pas à mes chiens et mes chats, du moins dans lequel je n’aurais pas confiance, il est hors de question d’en faire la promotion. « Conjuguer savoir-faire » signifie que nos clients ont une vraie expertise et un vrai savoir-faire. Pour certains, il s’agit de décennies de savoir-faire à la française sur des marques pointues, à des niveaux d’exigence parfois difficilement compréhensibles par le grand public. Notre rôle se résume donc à « faire savoir » via nos compétences de communication, nos réseaux de journalistes, d’influenceurs, de stratégies de communication et d’acquisition.
Votre ambition n’a pas cessé de vous pousser vers de nouveaux rivages. Depuis 2 ans, vous apparaissez en tant que chroniqueur sur le plateau de « William à midi ! », l’émission de William Leymergie diffusée sur C8. Comment s’est présentée cette opportunité ?
Il y a 5 ou 6 ans, alors que je travaillais encore pour Eukanuba, j’ai commencé sur le plateau du Dr Yves Lahiani de l’émission « C’est au programme », présentée par Sophie Davant et produite par William Leymergie. J’aidais Yves, avec qui je suis toujours très ami, dans ses chroniques pour trouver les animaux en plateau, les produits, etc. Au fur et à mesure, j’ai rencontré plein d’autres chroniqueurs, notamment Sandrine Arcizet qui présente les « Animaux de la 8 » et les chroniques « Animaux » dans « William à midi ! » ; Solène Chavanne qui s’occupe de la chronique « Pense-bêtes » sur LCI ; et bien d’autres. Je connais William depuis quelques années maintenant. Il y a deux ans, Sandrine a dû être remplacée à la suite d’un problème de santé. Je n’étais pas du tout prêt pour cela. J’adore le milieu télévisé, j’y ai posé le pied depuis un moment, mais je n’avais aucune ambition particulière. Je suis déjà passé à l’antenne pour parler des animaux stars des réseaux sociaux, d’influence ou de l’agence. J’ai raconté ma vie et mon univers à travers des interviews et non des chroniques, ce qui se révèle être très différent. Encouragé par William et Sandrine, je l’ai finalement remplacée pendant plusieurs mois, le temps qu’elle se rétablisse. Je suis ensuite resté à l’écran, mais pour traiter un tout autre sujet : les innovations. Je parle d’un tas d’innovations, principalement destinées aux humains. J’aime bien parce que cela change de mes sujets quotidiens et l’équipe est géniale.
Auriez-vous une anecdote marquante à nous partager sur vous et les animaux ?
Pour le coup, j’en ai 1 000 ! Les animaux m’ont permis de découvrir tellement d’histoires et de rencontrer tellement de personnes. À la Palm Dog, j’ai fait venir Quentin Tarantino pour son film Once Upon a Time… in Hollywood, avec sa chienne Brandy. Je ne me serais jamais dit que je croiserai Quentin Tarantino un jour ! Il y a aussi Narnia, le chat à double face que j’ai rencontré quand je travaillais pour Cats Revelation. J’étais en exposition féline à Orléans avec Frédéric Lhonoré, photographe réputé dans le monde animalier, lorsque j’ai aperçu ce petit chat avec une double face parfaite. J’ai dit à Stéphanie Jimenez, sa propriétaire : « Ce chat est incroyable, il me le faut sur les plateaux télé ! ». Je lui ai aussi soumis l’idée de créer un compte Instagram, lequel a décollé immédiatement. Il est suivi par plus de 250 000 abonnés. Des histoires comme celles-ci, j’en ai plein. Je devrais peut-être écrire un livre un jour (rires) !
Quel conseil donneriez-vous aux possesseurs de chiens et de chats ?
Ce qui m’inquiète, c’est l’humanisation des animaux déjà très présente aux États-Unis et en Asie. Même si nous sommes loin de leur niveau d’humanisation, je trouve quand même que nous nous en approchons dangereusement. Le côté pets parents ne me dérange absolument pas, il prône le take care qui se traduit par le fait de prendre soin de l’animal de manière globale. Le seul conseil que j’ai, c’est d’écouter et de lire pour en apprendre davantage sur l’éthologie ; et d’aimer son chien et son chat en tant qu’espèce à proprement parler, pas en tant que bébé, enfant ou faire-valoir. Quand je vois tout ce que l’on demande à un chien… Je me dis que, si nous essayons de les comprendre, de les sortir, de passer du temps avec eux, ce serait le plus beau cadeau que nous pourrions leur faire. Nous ne rendrons jamais un chien ou un chat aussi heureux qu’en le comprenant. Selon moi, cela ne demande pas énormément d’efforts, c’est-à-dire que nous n’avons pas besoin de suivre des études. Il suffit de se renseigner correctement, de consulter quelques livres et de bons vétérinaires comportementalistes pour bien comprendre leurs besoins physiologiques et comportementaux essentiels, le tout pour être capable de les rendre heureux.