L'espérance de vie d'une poule
De nos jours, l’espérance de vie d’une poule de basse-cour est de 4 à 12 ans. Il n’en a pas toujours été ainsi pour la Gallus gallus domesticus et la durée de vie d’une poule dépend d’un grand nombre de facteurs. La race, le lieu de vie et même les capacités d’une poule à pondre plus ou moins d’œufs influencent directement sa durée de vie.
La durée de vie d’une poule est intimement liée à son environnement
L’élevage en batterie
L’élevage industriel de poules met souvent une date précise sur la durée de vie des poules. Les poules pondeuses ne sont pleinement productives que pendant 2 à 3 ans, après quoi, elles deviennent une perte plutôt qu'un actif et sont donc mises à la retraite. La majorité des éleveurs se débarrassent du lot de poules, le plus souvent en l’emmenant à l’abattoir. Les poules sont ensuite transformées en nourriture pour animaux de compagnie.
Quant au « poulet », élevé pour sa viande, sa durée de vie n’excède pas les 5 mois.
Sachez qu’il est possible d’adopter une poule de réforme (poule d’élevage industriel ayant dépassé la période de ponte optimale) et d’ainsi prolonger son espérance de vie. Si cette solution vous plait, rapprochez-vous d’une association qui met en relation éleveurs et particulier comme Poule Pour Tous.
Les maladies
Les poules ont aussi des maladies. Si certaines infections causées par des parasites comme les acariens peuvent entraîner, seulement, des irritations plus ou moins profondes de la peau, d'autres peuvent sérieusement réduire l’espérance de vie d'une poule.
La coccidiose est la plus fréquente. Propagée par le protozoaire Coccidien, la maladie cible l'intestin des poules. Elle ravage les cellules intestinales jusqu'à ce que la poule soit incapable d'absorber les nutriments.
Une autre maladie, appelée variole aviaire, peut être transmise aux poules par d’autres oiseaux sauvages. Elle peut retarder la croissance des oiseaux, faire apparaitre des lésions cutanées et tarir la production d'œufs. Pour une pondeuse commerciale, cette incapacité à pondre peut lui être fatale.
La maladie de Newcastle, elle aussi transmise par d'autres oiseaux, peut réduire la durée de vie d’une poule. Elle est très infectieuse (elle peut même être transmise par l’homme qui aurait manipulé un oiseau infecté) et entraîne une paralysie des membres. Rassurez-vous cependant pour votre poule de basse-cour, il existe des vaccins pour toutes ces maladies, l’immense majorité des éleveurs les font aux poussins du jour.
Les prédateurs
On estime qu’à l’origine, les poules ne vivaient pas plus de 4 ans. Quand la « Gallus gallus » n’était pas encore « domesticus » sa vie était courte, principalement à cause des dangers de la nature. Aujourd’hui encore il existe de nombreux prédateurs naturels des poules capables d’écourter leur vie.
En France, le principal ennemi des poulettes est le renard, mais les rapaces peuvent aussi enlever une poule. Les aigles en venant l’enserrer par les airs, les hiboux et les chouettes en pénétrant dans le poulailler la nuit. Les serpents et les pies sont quant à eux de grands amateurs d’œuf de poule.
La nutrition
Le régime alimentaire d’une poule est un autre facteur déterminant pour son espérance de vie. Autrefois, les poules de basse-cour mangeaient des restes de table et tout ce que l'éleveur voulait bien leur jeter. Mais aujourd'hui, ces gallinacés ont accès à une alimentation spécialement formulée pour chaque étape de leur vie. Une bonne nutrition permet de favoriser la croissance d'une poule, mais aussi sa santé.
Il existe des moyens d’optimiser le régime alimentaire de vos poules pour les aider à vivre plus longtemps et en meilleure santé. Par exemple, vous pouvez éviter de leur donner trop de friandises, surtout si leur espace de vie n’est pas très grand, car cela peut entraîner l'obésité.
Si vous ne nourrissez pas vos poules avec des granulés pour pondeuses, évitez aussi les céréales trop grasses (maïs, colza, tournesol…). Même si une poule a de grands besoins en protéines, lui en donner trop peut être problématique. Non seulement cela peut entraîner des problèmes de poids, mais cela peut aussi créer des problèmes rénaux.
Poules de races anciennes (rustiques) et poules hybrides
Pour une poule, qui vivrait dans un environnement parfaitement sécurisé, sans jamais être touchée par la maladie, il reste encore un facteur déterminant pour son espérance de vie : sa race. En moyenne, une poule rustique issue d’une race ancienne, comme la Gâtinaise, la Marans ou encore la Coucou de Rennes, peut vivre jusqu’à 10 ans. Une poule hybride n’a quant à elle pas cette chance, et peut espérer tout au plus vivre jusqu’à 6 ans.
Les poules rustiques sont des cocottes qui ont été élevées naturellement, se reproduisant avec leur propre espèce sans trop d’interventions humaines sur leurs gènes. Les avantages des races anciennes sont nombreux, notamment une résistance plus importante aux conditions climatiques et aux maladies. Elles sont bien sûr élevées pour être des pondeuses, mais plus naturellement, de sorte que leur période de ponte peut durer de 3 à 5 ans, voire plus longtemps selon la race.
Leur ADN et leur contenu génétique n'ayant pas été trop modifiés, elles sont susceptibles de vivre beaucoup plus longtemps que les hybrides.
Les hybrides, en revanche, sont le fruit de nombreuses sélections génétiques opérées par l'homme pour devenir des pondeuses extrêmement productives. Elles ont été créées spécifiquement pour l'industrie agroalimentaire à partir des années 1940. Le but était d'amener les poules à maximiser leur production et, une fois la ponte terminée, elles étaient envoyées à l'abattoir.
Leur cycle de ponte est pratiquement terminé dès la troisième année. Malheureusement, les gènes liés à la résistance n’ont pas vraiment fait partie de ceux qui ont été sélectionnés. De plus, en raison de la manipulation de leurs capacités de ponte, les hybrides sont beaucoup plus susceptibles de mourir assez jeunes de tumeurs liées à la reproduction, de péritonite et d'autres problèmes de l'appareil reproducteur.
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Les poules hybrides (métis F1) ne sont pas uniquement élevées en batterie. La poule rousse, par exemple, est une hybride que l’on trouve chez beaucoup d’éleveurs amateurs.
Plus une poule pond, moins elle vit longtemps
Même si les œufs sont souvent la raison principale qui pousse à adopter des poules, il ne faut pas perdre de vue que la ponte intensive influence l’espérance de vie. Une poule peut être amenée à expulser 27 fois son poids en œuf dans une vie et c’est loin d’être anodin.
Comme un sportif professionnel qui aurait des problèmes articulaires en fin de carrière, la poule peut être fatiguée par son rôle de pondeuse. D’ailleurs, les races qui pondent le moins sont celles qui vivent le plus longtemps.
Par Romain Didelot
Rédacteur Web
Passionné par l’écriture, car elle est un fantastique outil de partage des connaissances, Romain Didelot est rédacteur web / chargé de référencement depuis 2014. Diplômé de L’Institut Européen de Journalisme, il partage sa vie avec un chat roux aussi dynamique et curieux que lui nommé Weasley.
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