70 lapins de compagnie qui se reproduisaient entre eux dans un jardin rêvent de prendre un nouveau départ dans la vie

À la fin du mois de septembre, la Confédération Nationale Défense de l'Animal (CNDA) a tendu la main au refuge Les P’tits Poilus d’la Grotte, qui est membre de son réseau. L’objectif ? Sauver 70 lapins au domicile d’une Grenobloise complètement dépassée par leur surpopulation. Comme on dit : l'union fait la force !

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Il y a 18 mois, une femme a ouvert les portes de sa maison et de son cœur à un adorable couple de lapins béliers, pour le plus grand bonheur de ses petits-enfants. Une nouvelle aventure, qui ne s’est pas déroulée comme prévu…

En 2024, ce n’est plus 2 lagomorphes qui vivaient dans son jardin… mais 70 ! Et toutes les femelles sont actuellement gestantes !

Débordée, leur propriétaire a contacté en urgence l’association Les P’tits Poilus de la Grotte basée à Saint-Christophe. Après avoir reçu cette bouteille à la mer, Nadine Cotton, fondatrice et présidente de ce refuge spécialisé NAC (nouveaux animaux de compagnie), s’est immédiatement rendue sur place pour constater l’étendue du problème.

Les dangers de la consanguinité chez les lapins

Au total, le coût de l’opération de sauvetage s’élève à 9 000 €. La raison de cette somme pharaonique ? Les frais sanitaires urgents (antiparasitaires, antibactériens…), vétérinaires (stérilisation, visite de contrôle…), alimentaires et autres.

En raison de la charge financière inattendue et beaucoup trop lourde pour sa petite structure indépendante, Nadine s’est tournée vers Défense de l’Animal. L’organisation a « accepté d’actionner son Fonds de Secours d’Urgence pour que l’opération de sauvetage puisse commencer sans attendre, afin d’extraire ces lapins de cette situation sanitaire dangereuse », peut-on lire sur son site web, « tous ces lagomorphes sont en effet issus du même couple : ils ont donc un niveau de consanguinité énorme, et continuent à se reproduire en permanence. »

Résultat de ces reproductions consanguines ? Plusieurs lapins sont nés aveugles, d’autres mourront jeunes, notamment à cause d’une grande fragilité cardiaque.

« Mâles et femelles n’ont pas été séparés, déclare Défense de l’Animal, quand elle a tenté de le faire elle-même, elle s’est souvent trompée. On appelle cela des erreurs de sexage, très courantes en animalerie, ce qui génère des portées surprises, non désirées. »

Sensibiliser le public sur l’adoption des NAC

Pour la Confédération et le refuge, ce sauvetage de grande ampleur est l’occasion de sensibiliser le public sur l’entretien d’un lapin de compagnie. Aussi mignon soit ce petit animal, il ne faut pas oublier qu'il nécessite une prise en charge particulière. « Nadine est une pédagogue excellente, confie la CNDA à la rédaction de Woopets, lors d’une interview, à chaque phrase, elle savait distiller 2 ou 3 informations absolument indispensables à connaître. »

Comme l’explique Nadine, les mâles non castrés s’avèrent « très territoriaux ». En se battant avec leurs congénères, ils provoquent des blessures.

« Les femelles n’ont pas été stérilisées : elles multiplient donc les portées et les risques de cancer des ovaires. Il faut savoir que les lapines n’ont pas de période de chaleurs : elles peuvent se reproduire dès qu’elles ont mis bas », apprend-on.

Autre problème relevé lors du sauvetage ? Les petits animaux n’ont pas bénéficié de brossages. Or, un manque d’entretien risque d’occasionner « un bourrage d’estomac » souvent mortel. En effet, les lapins lèchent et avalent leurs poils, mais ne savent pas les recracher.

De plus, les lapins béliers sont sensibles aux otites en raison de leurs grandes oreilles tombantes. L'ablation d'un conduit auditif à la suite d'otites à répétition coûte jusqu'à 750 €... Ils réclament également une alimentation de qualité et correspondant à leur profil. « La nourriture que leur donnait Sandra n’est pas adaptée : elle contient du maïs, ce qui est parfaitement indigeste pour des lapins, indique la CNDA, Nadine dit aussi que les lapins ne sont PAS faits pour vivre en cage, mais en liberté. »

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© Confédération Nationale Défense de l'Animal / Les P’tits Poilus de la Grotte

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De nouvelles familles pour les lapins

Pour l’heure, environ 50 NAC ont été pris en charge par le refuge des P’tits Poilus de la Grotte. Sandra a tenu à garder les 20 autres boules de poils, qu’elle promet de faire stériliser chez le vétérinaire, « parce que ses petits-enfants les adorent ».

À la suite de cette intervention exténuante, Nadine cherche des familles d’accueil temporaires en urgence pour prendre soin de ses petits protégés, « puis des refuges (ou des sanctuaires) qui pourront les accueillir ».

Pour faire un don à la Confédération Nationale Défense de l'Animal, rendez-vous sur son site web. Vous pouvez également contacter les P’tits Poilus de la Grotte pour accueillir un lapin.

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