Les lapins béliers plus sensibles aux troubles auditifs et dentaires que les autres lapins, selon une étude
Rétrécissement du conduit auditif, érythèmes, lésions buccales… La sélection artificielle ayant abouti au développement des races de lapins béliers semble avoir des conséquences sur leur santé et leur bien-être, si l’on en croit cette étude réalisée au Royaume-Uni.
L’appellation « lapin bélier » regroupe plusieurs races, dont le Nain Bélier, le Petit Bélier, le Bélier Anglais et le Bélier Français. Leur point commun, ce sont leurs oreilles tombantes. Un trait physique obtenu à la faveur de sélections successives, qui vaudraient à ces rongeurs divers troubles auditifs et buccaux, d’après une étude effectuée au Royal Veterinary College, école vétérinaire intégrée à l’Université de Londres. Les conclusions de ces recherches ont été publiées le 1er octobre dernier dans la revue Veterinary Record.
Les auteurs de l’étude rappellent que, contrairement aux lapins sauvages, chez lesquels « 3 cartilages auriculaires interdigités » permettent d’avoir des « oreilles externes droites et mobiles », les lapins béliers possèdent « 3 à 5 mm de tissu mou entre le cartilage annulaire du méat auditif externe et les tragus ». C’est précisément cette spécificité morphologique qui est responsable du caractère pliant et pendant de leurs oreilles. Et c’est aussi ce qui favorise divers problèmes non seulement à l’intérieur des oreilles, mais aussi au niveau de la dentition, car ladite caractéristique impacte la structure du crâne et de la mâchoire. De ce fait, les lapins béliers sont plus souvent exposés à des complications auditives et à des difficultés dans la mastication, ce qui affecte leur santé et leur bien-être.
Pour parvenir à de tels résultats, les chercheurs ont soumis 30 lapins à des examens vétérinaires : 15 à oreilles droites et 15 de leurs congénères à oreilles tombantes (des lapins béliers, donc). Ils ont notamment découvert que les animaux du second groupe étaient plus fréquemment atteints de « sténoses du conduit auditif », d’érythèmes et de dépôts de cérumen. Ils ont également fait état d’une « réponse douloureuse plus fréquente lors de l'examen de l'oreille » chez ces lapins béliers.
De quoi soulever « un débat sur l'éthique de la reproduction et de l'achat de ces lapins béliers », toujours selon les auteurs de cette étude.
Par Anthony Pruvost
Fondateur
Anthony Pruvost, fondateur de Woopets, est avant tout un passionné d’animaux. Son enfance entourée de chiens et de chats y est pour beaucoup.
Aucun commentaire