La reproduction chez l’octodon
S’aventurer dans la reproduction d’un rongeur, notamment ici d’un octodon, peut s’avérer compliqué. Il vous faut être averti des risques, des dangers, mais aussi des bienfaits de la reproduction. Ce n’est pas un choix à prendre par défaut car, au mieux vous arriverez à faire adopter les petits, qui peuvent être nombreux par portée. Au pire, vous devrez faire avec, leur trouver des cages adaptées, en séparant les mâles des femelles. Vous devez vous préparer et Woopets vous y aide.
Une femelle octodon peut donner naissance jusqu’à 12 petits dans une même portée (5 en moyenne), des portées qu’elle peut multiplier tout au long de l’année et de sa vie, même s’il est déconseillé de la laisser tomber en gestation à un rythme déconcertant : sa vie en dépendrait. Choisir le terrain de la reproduction ne doit pas être fait au hasard. Il y a beaucoup de paramètres à maîtriser pour espérer que tout le processus se déroule sans accroc.
Les règles à savoir
Avant de vous lancer dans la reproduction de vos octodons, il est impératif de connaître certaines règles. Elles vous permettront de mieux appréhender la future gestation de votre femelle et la naissance de vos futurs octodons.
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Ne pas faire reproduire sans savoir
La reproduction est complexe, même si l’octodon présente plus de facilité à faire reproduire qu’un chinchilla. Il y a moins de risques et moins de consignes. Cependant, les éleveurs restent les mieux placés pour reproduire 2 animaux entre eux. Particulier, vous ne devez pas vous lancer dans l’aventure sur un coup de tête !
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Une portée par an
Votre femelle est très féconde. Une fois qu’elle a mis bas, soit au terme d’une gestation de 3 mois environ, elle peut de nouveau être fécondée immédiatement. De fait, elle peut retomber enceinte. Sa vie serait mise en danger. Multiplier les gestations n’est pas une bonne chose pour l’octodon qui voit sa santé être mise à mal.
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Faire attention à l’incompatibilité du couple
Créer un couple n’est jamais synonyme de réussite avec certitude. Un mâle et une femelle peuvent très bien ne jamais s’entendre. Vous serez rapidement fixé. La pire arrive quand les 2 congénères en viennent à se battre, car l’un des 2 peut tuer l’autre sans aucun scrupule.
Il convient donc de surveiller cette rencontre, qui peut prendre plusieurs jours. Certaines femelles ont un caractère bien particulier et n’accepteront jamais de mâle sur leur territoire.
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Connaître les antécédents du couple
Pas question de se faire reproduire un couple d’octodons quand l’un des 2 (ou les 2) présente une maladie génétique, une tare. Ce serait le meilleur moyen de participer à la destruction de l’espèce.
À l’inverse, il faut que les 2 octodons soient sains, qu’ils beaux et qu’ils possèdent une fourrure appréciable. Surtout, assurez-vous de ne jamais se faire reproduire 2 octodons de la même famille pour éviter la consanguinité.
La fécondation, à partir de quand ?
Votre femelle atteint sa maturité sexuelle relativement tôt. En effet, elle devient fertile au bout de 6 semaines à 2 mois. Cependant, il est déconseillé que votre femelle entre en gestation avant 5 voire 6 mois, soit à l’âge adulte.
De fait, dès qu’elle est mature sexuellement, nous vous recommandons de la séparer de tout mâle pouvant se trouver à ses côtés, surtout si le mâle est âgé de 3 mois, car c’est à partir de ce moment-là qu'il peut se reproduire. Une saillie trop précoce entraînerait une gestation bien trop dangereuse pour votre femelle, qui pourrait ne pas la supporter.
Toute copulation ne peut avoir lieu que pendant les chaleurs de la femelle. Ces dernières ont lieu en fonction de son cycle ovarien, soit tous les 18 à 21 jours. La période de chaleurs est très courte puisqu’elle ne dure que 48 heures au mieux. C’est à ce moment où elle peut entrer en contact avec le mâle. Toute tentative du mâle en dehors de ces 2 jours pourrait être mal perçue et déboucher sur une bagarre.
La durée de sa gestation est de 87 à 95 jours, soit environ 3 mois.
Reconnaître un mâle d’une femelle
Dans le cas où vous souhaitez reproduire vos octodons, et même dans le cas inverse, il est très utile, voire indispensable, de connaître le sexe de vos rongeurs. Ainsi, si on les compare physiquement, le mâle est souvent plus petit et moins gros que la femelle. Un peu comme chez les chinchillas.
Mais si cette différence n’est pas assez flagrante (souvent quelques dizaines de grammes près), alors il faut se pencher sur les parties génitales. La distance entre l’anus et l’orifice génital est plus espacée chez le mâle (environ 1 cm), alors qu’ils sont collés chez la femelle. De plus, on peut également apercevoir les testicules du mâle sous la peau une fois que ce dernier est mature sexuellement.
La saillie
Tout commence par une parade nuptiale. Si les 2 tourtereaux sont faits l’un pour l’autre, alors ils se tourneront autour, ils se papouilleront, s’approcheront, se renifleront. Chacun marque son territoire et s’affirme. S’il n’y a aucune bagarre, il faut savoir que les octodons sont très chaleureux entre eux. Le mâle court après la femelle, qui tente de lui échapper pour mieux l’attirer, le conquérir. C’est un jeu. Elle pousse également des petits cris et relève la queue pour montrer sa réceptivité.
L’acte de la copulation, en lui-même, se passe davantage le soir et durant la nuit, lorsque les 2 prétendants sont éveillés. Comme chez tous les rongeurs, le mâle grimpe sur la femelle par-derrière. Cette dernière présente sa croupe. La saillie ne dure que quelques secondes. Cela est suffisant au mâle pour féconder sa conquête et la mettre en gestation. Lorsqu’il a terminé, le mâle se dresse sur ses pattes arrière et peut se mettre à crier. Puis, les 2 se nettoient mutuellement les parties génitales.
La gestation
La gestation ne se remarque pas pendant une grande majorité du temps. Ce n’est qu’au bout de la dixième semaine que l’octodon femelle va commencer à prendre du poids. Elle mangera légèrement plus pendant la durée de sa gestation, mais son comportement ne se modifie pas. De plus, il est particulièrement compliqué de prédire le nombre de fœtus qu’elle contient puisque la palpation est délicate, voire impossible.
C'est à cette période que le dègue choisira ensuite de construire un nid pour accueillir ses bébés. Quand la mise-bas approche, pensez à renouveler la litière afin qu’elle puisse durer plusieurs jours sans devoir bouger la maman et ses petits.
Peu avant la mise-bas, vous devez séparer le mâle de la femelle, sans pour autant couper tout lien olfactif et visuel, car il pourrait se faire repousser par la suite. Ce serait dommage, tant les mâles ont un instinct paternel et s’occupent à merveille de leurs progénitures.
Si vous ne voulez prendre aucun risque d’une nouvelle saillie et d’une nouvelle gestation, il vous est toujours possible de faire castrer votre mâle. Ainsi, il peut rester au contact de sa prétendante sans être séparé.
La mise-bas
La mise-bas est proche lorsque votre femelle ne peut plus se déplacer tellement elle est ronde. Sa vulve gonfle et du mucus apparaît. La mise-bas s’effectue la plupart du temps le matin et dure moins d’une heure. Chaque nouveau-né ne met que quelques minutes à pointer le bout de son nez. Comme bon nombre de rongeurs, elle s’occupe elle-même de manger le placenta de ses bébés, de couper le cordon et de les nettoyer.
Les petits dègues naissent déjà avec plein de poils et les yeux ouverts. Ils pèsent en moyenne 14 grammes chacun. Vous devez éviter de les manipuler, au risque que leur mère ne les reconnaisse plus et devienne même dangereuse pour eux.
Par la suite, l’allaitement dure en moyenne 4 à 6 semaines, mais le petit octodon peut manger des aliments solides dès la fin de sa première semaine de vie. Le sevrage n’intervient pas avant la sixième semaine. Pendant ce laps de temps, le rôle du mâle est prépondérant puisqu’il soulage sa femelle en s’occupant des « tâches ménagères » comme la reconstruction du nid, par exemple.
Des cas de cannibalisme
Comme pour de nombreuses espèces de rongeurs, le cannibalisme envers les petits dègues est une réalité. Cela peut arriver dans certains cas, et ce n’est pas toujours agréable à regarder :
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- Votre femelle connaît des carences alimentaires.
- Un petit est mort-né.
- La portée est trop nombreuse.
- Elle décèle une faiblesse chez son petit ou une maladie. Pour ne pas l’exposer à des prédateurs, elle s’occupe elle-même de le faire disparaître.
- Elle ne reconnaît plus son petit, car il a été manipulé par un humain.
En résumé
La reproduction chez l’octodon est plutôt simple par rapport à d’autres rongeurs. Il faut simplement veiller à ce que votre femelle ne tombe pas en gestation avant le cinquième voire le sixième mois de vie. Elle est pourtant fertile dès 2 mois, 3 pour les mâles. Prenez les précautions nécessaires.
Par la suite, la saillie ne dure que quelques secondes pour un couple qui s’entend parfaitement (ce n’est pas toujours le cas). La gestation dure en moyenne 3 mois et les signes ne sont visibles qu’à partir du deuxième mois. Le mâle doit être séparé un court instant de la femelle lorsqu’elle met bas (sauf s’il est castré) sans jamais perdre le contact olfactif et visuel sous peine d’être rejeté par la suite.
Le mâle est d’une aide considérable dans le développement des petits les premières semaines qui précèdent le sevrage. Malheureusement, certains cas de cannibalisme sont constatés encore et toujours.
1 commentaire
Invité a écrit : 20/02/20
Cet article m'a beaucoup édée pour la gestation de mon octodon
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